florence_yvonne a écrit :
on est rarement (je ne dit pas jamais) en prison pour rien, et celle ci n'a pas pour mission de concurrencer le club méd.
Il est déja en prison!
Celui qui rentre dans le mitare est inerdit de visite , de correspondance, il ne voit pas les autres détenus, il rentre avec un seul change. . .
Sylvain conduit à la douche. . .les surveillants l'ont maltraité
Le 1er mars 2003, les parents de Sylvain C. l'attendent depuis un bon moment au parloir de la prison des Baumettes à Marseille (Bouches-du-Rhône). «On s'inquiétait, se souvient le père, jusqu'à ce qu'un détenu nous prévienne: "Vous n'êtes pas au courant ? Hier, Sylvain s'est pendu dans sa cellule. On l'a emmené." Sa mère et moi sommes devenus fous, personne ne nous avait rien dit.» Les parents ont tapé sur la porte du box, appelé les surveillants. Finalement, ils apprennent que leur fils, transporté à l'hôpital, a été ranimé après une tentative de suicide.
Transfert. Sylvain était arrivé aux Baumettes la nuit du 24 décembre 2002, transféré de la prison de Nîmes après une mutinerie. Il n'y avait pas participé, mais, comme souvent dans ces cas-là, l'administration ne «balluchonne» pas que les meneurs. Au début, Sylvain va bien, malgré une personnalité très fragile. C'est lui qui remonte le moral de ses parents, désespérés. «C'est notre fils unique, et il est en prison depuis juin 2000, soupire le père, Il a été condamné à quinze ans de prison, une très lourde peine. Il n'avait jamais eu d'ennuis auparavant.»
Puis, aux Baumettes, les choses tournent mal. Deux jours avant sa tentative de suicide, le 26 février, Sylvain fait l'objet d'un rapport pour «comportement agressif et insultes au personnel». C'est le début de graves dérapages. Ils ont abouti à la saisine de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) par Robert Bret, sénateur communiste des Bouches-du-Rhône. Des membres de la CNDS ont enquêté sur place. Leur rapport final, signé du président Pierre Truche, est très sévère pour l'administration pénitentiaire.
Ce 26 février 2003, donc, Sylvain attend devant la porte de la bibliothèque. «Dégagez», ordonnent trois surveillants. «Vous pouvez rester polis !» rétorque le jeune homme. Les choses s'enveniment. «Tu vas à la douche !» commandent les surveillants (1). Sylvain prend peur, tente de résister. «Ils m'ont fait avancer, un des surveillants m'a fait une clé de bras et m'a tiré par les cheveux. Dans les douches, ils m'ont entièrement déshabillé, menotté dans le dos et mis au sol. [...] Un autre m'a dit "tu es une sous-merde". Ils m'ont mis le visage contre le sol qui était très sale....» Quand le prisonnier se relève, il est «choqué, terrorisé». On l'envoie à l'infirmerie, il est renvoyé en cellule. «J'étais très mal. J'ai fait une tentative de suicide le 28 février. [...] Je suis resté à l'hôpital quelques jours. Quand je suis revenu en détention, j'ai senti une tension très forte de la part des surveillants, de l'agressivité.»
«Trouble». Les surveillants, quant à eux, affirment : «Ce détenu cherchant l'affrontement, j'ai décidé de le conduire à la douche, car son comportement risquait de créer un trouble important.» «Il a commencé à devenir agressif et à s'accrocher à la rampe. Nous avons été dans l'obligation d'utiliser la force strictement nécessaire (clé de bras) afin de conduire ce détenu dans les douches et de le fouiller intégralement pour assurer notre sécurité.»
L'histoire ne s'arrête pas là. Le 21 mars, Sylvain, malgré une évidente faiblesse psychique, est convoqué devant la commission de discipline, il doit y répondre de l'incident du 26 février. Il quitte sa cellule avec son paquetage «pour le cas où serait prise une décision de mise au quartier disciplinaire», notent les enquêteurs. Transportant quatre ballots, il traverse plusieurs bâtiments et monte six étages. La commission de discipline est ajournée pour complément d'information. Sylvain repart avec ses sacs. Fatigué, souffrant d'une luxation congénitale à la hanche, il demande à prendre le monte-charge. Refus. Il s'assied. La commission relève que des témoins, dont un avocat, avaient croisé Sylvain, «inerte, affalé sur ses paquets, en état d'épuisement». Voici ce qui est alors arrivé : «Plusieurs surveillants se sont précipités sur moi. J'ai reçu plusieurs coups, ils m'ont embarqué, menotté, tiré par les cheveux...» Il est emmené au mitard. Puis à l'infirmerie, d'où il est envoyé au service de psychiatrie pour être hospitalisé. Les enquêteurs de la CNDS relèvent, entre autres, les hématomes au visage.