Bouddhisme et réincarnation - savoir de quoi on parle

Croyances issu des enseignements de Siddhartha Gautama, considéré comme le Bouddha historique.
Règles du forum
Le bouddhisme est une pratique, une philosophie de vie fondée par un sage de l'inde antique vers -600 avant JC, ce sage appelé "Bouddha" ce qui veut dire Éveillé, atteint l'Éveil vers 40 ans puis il enseigna durant toute sa vie, il mourut vers 80 ans en ayant établi une communauté de sa doctrine.
Répondre
Disciple Laïc

[Religion] Bouddhiste
Avatar du membre
[Religion] Bouddhiste
Messages : 1003
Enregistré le : 05 sept.20, 20:48
Réponses : 0
Localisation : Île de France

Contact :

Bouddhisme et réincarnation - savoir de quoi on parle

Ecrit le 29 sept.20, 01:22

Message par Disciple Laïc »

Extrait de l'article Wikipédia consacré à la réincarnation (ici dans le Bouddhisme).


La réincarnation (punarbhava : renaissance) est une des caractéristiques du bouddhisme.

Cependant, le bouddhisme en général, à l'exception notable des adeptes de la doctrine du pudgala (pudgalavādin), ne croit pas en l'existence d'une individualité propre, d'une âme, ni d'un esprit, car ce qu'il appelle citta, « esprit, cœur », n'est pas une âme immortelle ; en effet, au concept hindouiste d'ātman, le Soi, le bouddhisme a opposé l'idée d'anātman, le non-soi, l'impersonnalité dont il fait une caractéristique de toute chose : il n'y a pas de soi qui se réincarne mais « chaque chose est sans soi ».

Le bouddhisme propose, à la place d'une âme et d'un corps, la distinction de cinq agrégats d'attachement, skandha. Agrégat décrit l'individu comme un ensemble de phénomènes différents ; attachement insiste sur le fait que ces constituants sont pris pour un être, pour un moi, et conduisent à s'attacher à cette idée d'égo, là où il n'y a que phénomènes éphémères, impersonnels et insatisfaisants : ce sont les trois caractéristiques de tout phénomène conditionné.

Bien que l'expression « réincarnation » puisse figurer dans quelques traductions et soit devenue populaire en Occident avec les tulkus du bouddhisme tibétain, le terme le plus employé est celui de « renaissance ». Il y a bien, en effet, une continuité - la mort ne signifie pas que le conditionnement cesse. Le samsâra forme ainsi un cycle de vies qui s'enchaînent les unes après les autres selon la loi de causalité. La souffrance ainsi se perpétue de vie en vie ; mais selon Buddhaghosa, chaque vie ne dure, en réalité, qu'un seul instant.

La notion de continuité se trouve explicitée par la coproduction conditionnée. Cet enseignement détaille les différents phénomènes dépendants les uns des autres et qui font que la souffrance se perpétue de vie en vie. Le karma est responsable de cette perpétuation. L'analogie de la mangue l'illustre ainsi : un noyau de mangue donne naissance à un nouveau manguier qui manifeste les caractères de la mangue d'origine sans pour autant qu'un seul atome de cette mangue précédente ait été transmis. Le karma serait donc comparable au code génétique : une information transmise n'est pas une entité durable qui transmigre de corps en corps.

Selon certaines écoles, la renaissance est immédiate : au moment du décès correspond la conscience de mourir et succède alors une conscience de renaître. Pour le bouddhisme tibétain, la mort implique des stades intermédiaires, les bardo.

Quant à celui qui ne croit pas en la réincarnation, le kālāma sutta lui enseigne quatre consolations, dont voici la seconde : « Supposons qu'il n'y ait aucun au-delà et qu'il n'y ait aucun fruit, résultat, des actions faites, bonnes ou mauvaises. Pourtant, en ce monde, ici et maintenant, libre de haine, libre de méchanceté, sain et sauf, et heureux, je me maintiens ».

Pour le bouddhisme chinois, tel que décrit dans le roman ésotérique, légendaire et historique La Pérégrination vers l'Ouest de Wu Cheng'en, l'ici-bas comme l'au-delà constituent deux formes d'illusion, d'irréalité, et même si cette vision de la réalité reste irréelle, elle aussi, c'est la seule base d'expérience que nous avons.

Cette question de deux réalités est exemplaire des différentes approches philosophiques dans le bouddhisme ; si toutes ses branches distinguent une réalité purement conventionnelle et une réalité ultime (cf. Les Deux Réalités), l'analyse qui en est faite varie singulièrement.

Serge-Christophe Kolm distingue le niveau de croyance populaire dans lequel la réincarnation est tenue pour une réalité du monde physique, alors que les niveaux plus élevés du bouddhisme, le bouddhisme profond, donne à ce concept seulement un sens de parabole, une façon imagée et simplifiée de définir un concept trop complexe pour être délivré aux fidèles inaptes à le comprendre.

Quelle que soit l'interprétation de la « renaissance », le bouddhisme ne l'enseigne que dans un but, et l'enseignement n'a de sens que dans l'objectif de mettre un terme à la souffrance. Gautama Bouddha n'analysa pas seulement l'insatisfaction, mais enseigna les quatre nobles vérités, présentant l'origine de l'insatisfaction, sa cessation et la voie y menant. La renaissance en tant qu'être humain (« précieuse » selon les textes, car à la fois peu probable et seule capable de mener à l'Inconditionné) se présente alors comme une belle occasion de sortir du cycle des existences, là où les basses existences ne le permettent pas et où les dieux ne sont pas conscients de la souffrance.

La renaissance n'est pas un « article de foi » du bouddhisme. À la différence des concepts essentiels de libération (nirvāna) et d'anātman, qui sont caractéristiques du bouddhisme, le thème de la renaissance ou de la vie future peut être ignoré (ce que fait le chán par exemple, qui se préoccupe avant tout de l'« ici et maintenant »).


Et 4 courts billets du moine Matthieu Ricard sur le sujet :

Questions sur la réincarnation :

Question posée dans une lettre reçue :

« Il me semblait que le bouddhisme ne croyait pas en l'âme et en la transmigration des âmes puisque la pratique bouddhique permettrait d'échapper aux cycles des réincarnations à travers en se libérant du karma. Comment dans ce cas expliquer les réincarnations de grands maîtres spirituels ? Je dois avouer que je rame un peu là! Est-ce une pratique culturelle, une croyance ?

Réponse :

Concernant la réincarnation, les méprises sont fréquentes et nombreuses même parmi les bouddhistes. Selon le bouddhisme, effectivement, il n'y a pas d'âme et il n'y a pas non plus de ‟personne” considérées comme des entités distinctes. Il n'y a qu'un flot dynamique d'expérience, instant après instant, que l'on appelle la conscience. Dans le monde de l'inanimé, il est admis que « rien ne se crée, rien de ne perd ». Il n'y a que des transformations. La matière ne peut naître ex nihilo. Selon le bouddhisme, il en va de même de la conscience, qui ne peut ni surgir de rien ni passer de l'existence phénoménale au néant. D'où l'idée d'un continuum de conscience qui se poursuit d'état d'être en état d'être.

Ce continuum n'implique nullement l'existence d'une âme ou d'un ‟moi”, pas plus qu'il n'existe une entité ‟Ganges” distincte du flot sans cesse changeant que l'on appelle le fleuve ‟Ganges”. Le ‟moi” n'est qu'une ‟désignation conceptuelle”, dénuée d'existence propre, attachée au flot de conscience. La ‟personne” est l'histoire d'un flot de conscience particulier, le vôtre étant diffèrent du mien.

Les êtres ordinaires n'ont guère de maitrise sur le flot de leur conscience et ne comprennent pas la nature fondamentale de la conscience. De ce fait, cette conscience est emportée comme une plume au vent par le Karma, en direction de divers modes d'existence.

Celui qui a réalisé la nature de la conscience est libéré de l'ignorance et des toxines mentales (haine, désir, arrogance, jalousie, etc.) et n'accumule plus de karma négatif. Le flot de son esprit est à la fois limpide (grâce à la connaissance) et flexible (grâce à l'entraînement). Un tel être est libéré du samsara et n'est plus contraint de se réincarner en raison de ses actes karmiques. C'est mû par une compassion sans limite pour les êtres qui souffrent dans le samsara qu'il fait voeœu de renaître volontairement pour accomplir le bien des êtres et les délivrer de la souffrance.


Question :

Mais si mon flot de conscience est différent du vôtre, les flots de conscience de deux incarnations successives d'un maître spirituel ne sont-ils pas deux flots d'être distincts ? Si c'est le cas, comment expliquer que l'un soit considéré comme la continuation de l'autre?

Réponse :

On peut parler à juste titre du Gange à sa source et du Gange à Bénarès, car il s'agit du même continuum. Cela n'implique par pour autant qu'il existe une entité ‟Gange” autonome, qui sorte la tête de temps à la surface de l'eau pour proclamer « c'est moi le Gange ». Il y a donc bien un continuum, mais pas d'entité distincte.

L'histoire du Gange, avec ses diverses caractéristiques sans cesse changeantes, est différence de celle de la Seine. Cette différence justifie de lui associer un concept et un nom. Il en va de même de la notion de ‟personne”, qui reflète l'histoire de notre flot de conscience. Le ‟moi” existe bien, mais uniquement en tant que désignation conceptuelle qui permet de relier entre eux un ensemble de phénomènes.


Question :

Si nous ne sommes jamais les mêmes, à quoi sert d'entrainer notre esprit en vue d'atteindre le nirvana ? Si l'esprit est un flot sans cesse changeant, peut-on espérer améliorer ce flot de manière durable ? Si tout change à chaque instant, comment espérer progresser sur le chemin spirituel ?

Réponse :

A quoi sert l'entrainement de l'esprit ? Vous souffrez n'est-ce pas ? L'expérience de la souffrance n'est jamais désirable, ni maintenant ni plus tard. Il est donc légitime de tenter de l'éliminer. Si vous verser un puissant poison en amont d'une rivière vous pouvez être certain que son cours sera empoisonné cent kilomètres en aval. Si vous neutralisez ce poison, l'eau sera pure à nouveau. Cela fait une différence indéniable ?

C'est précisément parce que tout est impermanent que le changement et la transformation est possible, un changement qui nous conduira de l'ignorance à la connaissance, de la souffrance à la liberté de la souffrance (le nirvana). Si le moi était une entité autonome et permanente, aucune transformation ne serait possible.


La réincarnation n'est pas la renaissance d'un "moi"

Tout d'abord, il faut bien comprendre que ce qu'on appelle réincarnation dans le bouddhisme n'a rien à voir avec la transmigration d'une ‟entité” quelconque, rien à voir avec la métempsycose.
Tant que l'on raisonne en termes d'entités plutôt que de fonction, de continuité de l'expérience, le concept bouddhiste de renaissance ne peut pas être compris. Il est dit ‟qu'aucun fil ne passe au travers des perles du collier des renaissances.”
Il n'y a pas identité d'une ‟personne” au travers de renaissances successives, mais conditionnement d'un flot de conscience

Conventionnellement, on peut parler de conscience ‟individuelle” même si l'individu n'existe pas en tant qu'entité autonome, car l'absence de transfert d'une entité discontinue ne s'oppose pas à la continuation d'une fonction.

Que le moi n'ait pas d'existence propre, n'empêche pas qu'un courant de conscience particulier ait une histoire et des qualités qui le distinguent d'un autre. Qu'il n'y ait pas de barque flottant sur le fleuve n'empêche pas celui-ci d'être chargé de sédiments, pollué par une usine de papier, ou clair et limpide. L'état du fleuve à un moment donné est l'image, le résultat de son histoire. De la même façon, les courants de conscience individuels sont chargés du résultat des pensées positives ou négatives, ainsi que des traces qu'ont laissé dans la conscience les actes et les paroles issues de ces pensées. Le propos de la pratique spirituelle est de purifier ce fleuve, peu à peu.

L'état ultime de limpidité est ce qu'on appelle la réalisation spirituelle. Toutes les émotions négatives, tous les voiles qui masquent la connaissance sont alors dissous. Il ne s'agit pas d'anéantir le ‟moi”, lequel n'a jamais véritablement existé, mais simplement de démasquer son imposture. En fait, si ce ‟moi” avait une existence intrinsèque, on ne pourrait jamais le faire passer de l'existence à la non-existence.
"Sachant que la vie est courte, pourquoi vous quereller ?" Le Bouddha.

Yvon

[ Aucun rang ]
Avatar du membre
[ Aucun rang ]
Messages : 2267
Enregistré le : 01 sept.15, 10:07
Réponses : 0

Re: Bouddhisme et réincarnation - savoir de quoi on parle

Ecrit le 07 nov.20, 07:07

Message par Yvon »

Attention Source Wikipédia c'est à dire tout et n'importe quoi .
:priere: "Le sage n’est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s’y comporter."

Disciple Laïc

[Religion] Bouddhiste
Avatar du membre
[Religion] Bouddhiste
Messages : 1003
Enregistré le : 05 sept.20, 20:48
Réponses : 0
Localisation : Île de France

Contact :

Re: Bouddhisme et réincarnation - savoir de quoi on parle

Ecrit le 11 nov.20, 00:12

Message par Disciple Laïc »

Preuve ? Ici sur le sujet qui nous importe.

Sans preuve c'est une médisance et calomnie.
"Sachant que la vie est courte, pourquoi vous quereller ?" Le Bouddha.

Répondre
  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Retourner vers « Bouddhisme »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 2 invités