proserpina a écrit :
Le plus terrible c'est de voir combien l'histoire se repete
Souvenez vous des pogroms autour de 1920 (entre autres) les villages juifs entièrement detruits par centaine en Europe de l'est, les juifs expulses qui trainent sur les routes et essaient de s'entasser sur des cargos pour New york ...
Ont ils la mémoire si courte pour faire subir ce q'u ils ont fuit ??
Israel SHAHAK " LE RACISME de L'ETAT d'ISRAEL "
éditions Guy AUTHIER,Paris 1975.
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L’auteur* de ce livre est menacé de mort par des fascistes israeliens !
Il dénonce les tortures, les destructions de villages, la discrimination raciale, l'expropriation des terres arabes, l'occupation sauvage et la répression.
Oui tout cela se passe en Israël !
Pour le croire, il faut lire ce terrible témoignage qui révèle pour la première fois
la face cachée d' Israël.
*Le Dr Israël Shahak est le Président de la Ligue Israelienne
des Droits de l' Homme.
COLLECTION "VERITES"
58.0444.8
IX75
ISRAEL,
AUJOURD'HUI
a) Qu'est-ce qu'un « État juif »?
La majorité des écrits concernant Israël et l'essentiel de ce qui se dit à son propos hors de ses frontières souffrent d'une lacune fondamentale: ils ignorent le fait que l'Etat d'Israël n'est - ni en principe ni en fait - un Etat israélien, ni Etat des Israéliens; c'est un Etat juif .Qu'est ce que cela veut dire, pratiquement?
Commençons par les statistiques officielles: l'Etat d'Israël publie tous les ans un Annuaire statistique d'Israël.
Dans tout cet annuaire il est presque impossible de trouver des statistiques concernant les Israéliens; on ne trouve que celles concernant les Juifs et les non-Juifs. Ainsi, par exemple, il n'existe pas en Israël de statistiques sur la mortalité des personnes, mais seulement
des statistiques sur la mortalité des « Juifs » et des « non-juifs » .Ainsi, par exemple,
lorsque l'Etat d'Israël enquête officiellement sur la mortalité infantile à l'intérieur de ses frontières, il n'enquête pas sur la mortalité des enfants israéliens, car il n'existe officiellement en Israël aucun enfant « israélien » ; il y a des nourrissons juifs et des nourrissons non juifs, qui, même statistiquement, ne sont jamais associés. Et si, dans d'autres cas on les associe, on n'écrit pas « Israéliens », mais « Total », comme s'il s'agissait d'additionner des espèces différentes.
Non seulement il n'existe pas d'Israéliens en Israël, mais les animaux et les plantes elles-mêmes sont divisés en juifs et non-juifs. Officiellement l'Etat d'Israël recense et classifie les vaches et les moutons, les tomates ou le blé en « juifs » et « non-juifs ». La définition la plus concrète de l'Etat d'Israël en tant qu'Etat juif serait donc
qu'il s'agit d'un Etat où non seulement on recense chaque tomate afin de la classifier en tomate juive et non-juive, mais encore où le but suprême de l'Etat est de permettre une telle classification. des personnes jusqu'aux tomates, de façon absolue et définitive.
Les statistiques, cependant, sont le reflet d'une certaine réalité. Quelle est la réalité que ces statistiques expriment en ce qui concerne cette caste définie comme les « non-Juifs » au sein de l'Etat Juif? Que ressentent-ils, de quoi souffrent-ils, et quel est leur avenir?
Tout d'abord, comme dans le cas de toute minorité persécutée, où les non-juifs sont-ils autorisés à vivre au sein de l'Etat juif? La réponse est que, dans la plupart des lieux,
ils n'ont purement et simplement pas le droit de vivre. La majorité des terres en Israël appartiennent à l'Etat, qui les a soumis aux règlements interdisant à un non-Juif d'y vivre. Il lui est interdit d'y construire une maison, il lui est interdit d'y louer un appartement, il lui est interdit d'y ouvrir une affaire bref il lui est interdit d'y vivre.
Cela est d'autant plus cruel que la majorité des terres sur lesquelles s'exercent ces lois ségrégationnistes appartiennent à ces mêmes Palestiniens Qu'on définit officiellement en Israël comme non-Juifs, et leur ont été arrachés. Ils sont ainsi privés, même en tant que citoyens de l' « Etat juif », du droit de jouir des terres de « leur » Etat. Ainsi, il existe en Israël des villes entières -Carmiel, Nazareth-Illith(1) , Hatzor, Arad, Mitzpeh-Ramon et d'autres - où la loi interdit formellement aux non-Juifs d'habiter. Là où la majorité des terres est propriété privée, comme à Jérusalem, Tel-Aviv ou Haïfa, l' « Etat juif » fait ce qu'il peut, et ne construit que des quartiers ségrégués, où les « non-Juifs » n'ont légalement pas le droit d'habiter .
L'exemple le plus frappant est celui de la Jérusalem « unifiée » .Depuis le moment de sa « réunification » , en 1967, de nombreux terrains y ont été confisqués, presque tous appartenant à des Palestiniens; sur ces terrains l'Etat d'Israël a construit de nouveaux quartiers et « grands ensembles » d'habitation. Ces quartiers sont-ils destinés à l'habitation d'être humains? Sont-ils destinés aux habitants de la Jérusalem « unifiée » ? Non! Ils sont officiellement destinés et légalement réservés aux Juifs et seulement aux Juifs. Un résident de Jérusalem qui n'est pas juif, un citoyen israélien qui n'est pas juif peut être membre du Parlement, officier de police ou soldat, mais il ne peut pas habiter à Ramath-Eshkol (2).
Un Français de Paris, en revanche, qui vient à Jérusalem et .fait la preuve que sa mère, sa grand-mère, la mère et la grand-mère de sa grand-mère étaient juives, ou qui se convertit chez un rabbin orthodoxe reconnu, sera non seulement autorisé à habiter à Ramath-Eshkol, mais pourra également bénéficier d'un gros prêt, d'une exemption de frais de douane et d'impôts sur le revenu pendant plu- sieurs années et d'autres subventions matérielles, dont le total représente une somme considérable. Tout cela, bien évidemment, se fait au nez et à la barbe des « non-J uifs » résidant sur les lieux, citoyens de l'Etat juif « démocratique » ! On peut produire de tels exemples pour tous les aspects de la vie en Israël, que l'on peut résumer par un principe simple : Dans l'Etat juif, seuls les Juifs sont considérés comme des humains, les non-Juifs ont un statut d'animaux. Des animaux parfois utiles, parfois nui- sibles, et même dangereux. Il y a des gens qui pen- sent qu'il ne faut pas se comporter cruellement envers les animaux et les non-Juifs, et d'autres qui pensent que cela n'a pas d'importance. Mais qui- conque croit au principe 'de l'Etat juif convient éga- lement que le non-Juif dans l'Etat juif n'est pas un Homme (selon la définition kantienne: n'est pas « une fin en soi » ), mais seulement une fonction de l'intérêt juif.
Aussi trouvons-nous en Israël tout un langage composé ,de doubles concepts en hébreu, un pour les Juifs et un pour les non-Juifs, concepts dont certains sont difficilement traduisibles en d'autres langues. Seuls les Juifs « s'installent » -le mot hébreu a des connotations positives. Le gouvernement de l'Etat juif, par exemple, a décidé de « judaïser » la Galilée - c'est-à-dire de confisquer, d'une manière ou d'une autre, des terres appartenant à des non-Juifs afin de donner à la région un caractère plus juif. La terre en Israël est considérée comme « nationale » non pas si elle est israélienne, mais si elle est « juive » ; des terres appartenant à des non-Juifs sont considérées comme des terres non encore « sauvées ». Faire passer ces terres aux mains de Juifs, c'est procéder à leur « rédemption ».
Il est intéressant de noter que sur ce point il n'y a aucune différence entre la droite et la gauche, ou plus exactement entre la droite et la « gauche » sioniste. Cette dernière a toujours souscrit à l'ensemble des principes racistes ci-dessus énumérés. Tous les « socialistes » sionistes acceptent la théorie selon laquelle la terre est « sauvée » lorsqu'elle passe de mains non juives aux mains juives. Le fait que cette terre passe aux mains d'un capitaliste juif ou d'un ouvrier juif n'a pas d'importance pour ce qui est de sa « rédemption » .De la même manière, le fait que cette terre ait été « sauvée » des mains d'un pauvre paysan ou d'un riche propriétaire terrien n'a pas non plus d'importance.
L'important est que la terre soit « sauvée » des mains d'un non- Juif et qu'elle passe aux mains d'un Juif.
Il est nécessaire de se rappeler que ce processus est théoriquement infini.
En ce sens, la théorie sioniste - qui est la théorie de l'Etat juif - se distingue négativement de ce qui a été infligé aux Indiens d'Amérique, ou de ce qui est infligé aux Noirs d'Amerique du Sud. Aux Etats-Unis on a ménagé des réserves, et en Afrique du Sud des « Bantustans », tandis que la théorie sioniste, non seulement proclame son intention, mais également fait tout en son pouvoir afin de prendre tout, d'accaparer jusqu'au dernier pouce du terrain détenu par des non-Juifs. Jusqu'à ce jour, les agents du gouvernement israélien, les envoyés de l'organisation sioniste sillonnent les villages palestiniens d'Israël, y compris ceux des villages dont la majorité des terres a déjà été confisquée au profit de la colonisation d' « installation » juive, et exercent diverses pressions - évidemment avec l'aide de la police secrète et de tous les autres organes du pouvoir - sur les villageois, afin de recevoir, d'échanger, d'acheter, en un mot de « sauver » les terres détenues par des non-Juifs. Jus qu'à ce jour on enseigne dans les jardins d'enfants et les écoles en Israël que les terres demandent à être « sauvées » .Le fait que ces terres soient « sauvées » des mains d' « Israéliens » (c'est-à-dire de citoyens de l'Etat d'Israël) ne change rien! Cela ne fait que prouver une fois encore qu'il n'y a pas d' « Israéliens » en Israël.
(1). Nazareth-Illith, ou Nazareth-Ia-Haute, « ville de développement » entièrement juive créée juste à côté de la ville arabe de Nazareth, en Galilée.
(2). Ramath-Eshkol, un des nouveaux « grands ensembles ~ construits sur des terres confisquées: dans la banlieue orientale de la Jérusalem arabe.