Quand on est mort, on est bien mort
Quand on est mort, on est bien mort
Ecrit le 24 janv.05, 15:23Un colporteur de Bibles parlait depuis une heure de la vie éternelle à un paysan qui lui répondait toujours:
- Quand on est mort, on est bien mort.
Impatienté, le colporteur finit par lui dire :
- Vous avez bien raison ; quand on est mort, on est bien mort. Tenez, c'est comme cette guêpe qui tout à l'heure bourdonnait à mes oreilles et me piquait le front. Je viens de la jeter par terre d'un revers de main ; maintenant je l'écrase du pied ; il en sera de vous comme d'elle, morte, aplatie, disparue !quand on est mort, on est bien mort !
- Ah ! vous dites comme moi, à cette heure ?
- Oui, vous serez, ou plutôt vous êtes semblable à ces brutes qui remplissent vos étables ; un jour, vous serez mis à mort, dépecé et servi aux vers.
- Oh ! maintenant vous allez trop loin.
- Comment ! trop loin ? Etes-vous plus qu'une masse de chair , plus qu'un tas d'os comme tous les animaux ?
- Non, mais...
- Allez-vous ailleurs qu'au néant ? Dans quelques années, serez-vous plus que rien ? vaudrez-vous mieux que le fumier de vos terres ? Vous vaudrez moins, car cet engrais est bon à quelque chose ; il représente une bouchée de pain, et vous bientôt ne représenterez rien ! Néant ! pur néant !
- Mais, en attendant, je suis plus que ces animaux !
- Oui, plus sot, c'est vrai.
- Comment ?
- Sans doute, ces animaux boivent et mangent, sans songer à l'opinion, sans scrupule de conscience. Quand mon chien a dîné, il lui importe peu que ce soit du pain de son maître ou celui de son voisin ; il dort tranquille après avoir dérobé un os à son camarade... Pourriez-vous en dire autant ?
- D'abord, remarquez que je n'ai jamais rien volé...
- C'est possible ; mais pourquoi ?
- Parce qu'on a une conscience aussi bien qu'un autre...
- Qu'un autre chien ?
- Non, les bêtes n'ont pas de conscience ; mais moi j'en ai une...
- Et c'est précisément ce qui fait votre infériorité. Vous ne pouvez rien faire de travers sans en souffrir ; tandis que l'animal fait ce que bon lui semble et n'en souffre jamais. Or, cet animal a bien plus de raison que vous, car "quand on est mort, on est bien mort;" on n'a point de compte à rendre à Dieu.
- Oui, mais dans ce monde, si les juges vous attrapent ?
- C'est donc parce que vous avez peur des juges que vous ne volez pas ?
- Non, non ; je l'ai déjà dit, on a sa conscience.
- Votre conscience est une sottise, puisque vous pourriez la mettre de côté sans danger ; la bête est plus logique que vous ; elle est conséquente avec votre principe ; elle se permet tout, et elle a raison ; car, "quand on est mort, on est bien mort."
- Oui, mais j'ai plus d'esprit qu'elle, puisqu'en fin c'est une bête...
- Oui, vous auriez plus d'esprit si vous croyiez en un avenir et viviez en conséquence ; mais sans cela vous en avez moins.
- Comment ! la bête, par exemple, pourrait-elle comme moi bâtir une maison ?
- Oui, cette guêpe-là, écrasée, s'est fait un niche plus régulière et plus propre que votre chaumière.
- Mais la bête pourrait-elle se faire des habits ?
- Pas si bête de prendre cette peine, puisqu'elle n'en a pas besoin ! Le mouton irait-il se tisser un paletot de drap, lorsqu'il a déjà la laine sur le dos ?
- Mais les animaux ne savent ni tailler les arbres ni semer les champs.
- Non, ils vous laissent cette charge et n'en mangent pas moins. Ce qu'ils ont de moins, c'est la fatigue et le souci. Pourquoi feraient-ils des provisions ? Non, non, ils sont philosophes et disent : "Quand on est mort, on est bien mort." De l'homme qui se tourmente et de la brute qui vit tranquille, le plus bête n'est pas celui qu'on pense.
- Mais enfin les animaux ne savent pas parler.
- Ils ne s'en entendent pas moins en chantant, aboyant et se regardant même.
- Ils ne savent ni lire, ni écrire, ni compter. Tenez, connaissent-ils comme moi les étoiles ?
- Et pourquoi se rompre la tête pour savoir, quand on va mourir et pour toujours ? Pourquoi demander au ciel et à la terre leurs secrets, quand le ciel et la terre n'ont qu'à vous donner ce mot en réponse : Mort, mort, mort ! Quand on avance à chaque instant d'un pas vers une mort éternelle, pourquoi empoisonner ses quatre jours de vie d'une étude sans but, irritante, qui ne sera que commencée quand il faudra mourir ? Ah ! que la bête est bien plus sage ! elle ne se fatigue pas le cerveau, ne s'use pas les yeux, n'abrège pas sa vie par une vaine étude ; elle sait bien que "quand on est mort, on est bien mort !"
Mais pas du tout ! elle ne le sait pas ; elle meurt sans y penser, sans savoir où elle va.
- C'est vrai ; et c'est pour elle un avantage de plus. Pour vous, vous vivez sachant que vous allez droit à la mort, que chaque instant abrège votre vie. Tout ce qui vous survient, maladie, fatigue, travail, ronge vos jours ; tout ce que vous pourriez faire ou dire ne saurait les allonger. Vous n'avez pas de désir plus vif que de vivre ; vous n'avez pas de certitude plus ferme que de mourir ! En avançant, votre soif d'existence ne diminue pas ; mais sa satisfaction diminue toujours. Vous marchez ayant en perspective la mort de plus en plus prochaine, comme le condamné sur sa charrette avance et contemple toujours de plus près l'échafaud !Vous pouvez vous bander les yeux, mais vous ne sauriez vous bander l'esprit, et malgré vous une voix intérieure vous crie : Tu vas à la mort ! "Quand on et mort, on est bien mort !" Et ce qui rend plus terrible de telle pensées, c'est l'horreur instinctive que vous avez du néant. Le néant ! non pas le calme, non pas l'immobilité, non pas le silence ; mais quelque chose de pire que tout cela, le néant ! Le froid et les ténèbres de la tombe sont préférables au néant ! Et cependant, le néant, voilà toute votre espérance ; car "quand on est mort, on est bien mort!"
- Ah bah !on tâchera de ne pas y penser !
- Quoi ! votre sagesse, c'est l'oubli ? Mais savez-vous qu'il y a quelqu'un qui prendra soin de le rappeler et de vous crier plus haut
- Qui ?
- Tout ! Ces feuilles qui tombent, ce corps qui se courbe, ces parents qui s'en vont, ces enfants qui viennent et grandissent, que vous le vouliez ou non, tout vous criera: Tu vas mourir, et "quand on est mort, on est bien mort !"
- Oui, mais en attendant on tâchera de s'amuser.
- Eh bien ! voyons : comment nous amuserons-nous ? Quand nous étions enfants, vous et moi, il nous semblait que devenus grands, nous serions heureux en faisant nos volontés. Aujourd'hui, faisons-nous ce que nous voulons ? Nous ne sommes plus commandés par nos pères, mais par les affaires. Nous avons des soucis que nous n'avions pas prévus. Ce qui nous semblait de grands plaisirs est maintenant pour nous passablement insipide ! Boire, manger, dormir, se promener, c'est bien bête ! Et si nous voulons doubler ces jouissances, arrivent la fatigue, le dégoût, le remords. Quand nous boirions du champagne au lieu de piquette, quand nous voyagerions en Chine et non dans le département, cela ajouterait-il beaucoup à notre bonheur ? ne serait-ce pas toujours boire, marcher, regarder ? Et si jusqu'à ce jour nous nous sommes rassasiés de ce qui jadis nous promettait tant de joie, n'est-il pas à croire que le champagne et la Chine nous rassasieraient aussi ? Je ne veux pas faire fi des jouissances de ce monde ; mais convenez que seules elles sont peu de choses. Il faut que je pense au créateur pour que l'univers m'intéresse ; il faut que je songe à l'éternité pour que les affections me rendent heureux ; sans cela le monde est vide, et mes amis ne sont que de nouveaux moi-mêmes que je dois voir périr. Si je pouvais les conserver toujours, à la bonne heure ; mais pour eux, comme pour moi, ce qui m'attriste, c'est de savoir que "quand ils seront morts, ils seront bien morts !"
- A présent je suis presque fâché que nous soyons d'accord.
- Ecoutez ma propre histoire. J'avais des parents bien-aimés qui pendant un demi-siècle se sont fatigués, épuisés, pour m'élever, pour m'instruire et me laisser un petit héritage. Je les aimais comme moi-même ; tout mon bonheur eût été de travailler pour eux dans leur vieillesse, et, quand ils allaient se reposer et jouir de la vie, ils sont morts ! J'avais une femme et deux enfants. Les enfants tombent malades, la mère les soigne nuit et jour ; un des deux guérit, mais reste estropié ; il est à l'hospice. L'autre meurt, et le chagrin emporte la mère avec lui. Tous ces êtres m'étaient plus chers que moi-même ; il ne me reste de cette famille qu'un jeune enfant disgracié ; tous les autres membres sont morts après de longues fatigues, avant de connaître ni les joies de ce monde, ni le simple repos. Je leur survivrais, mais languissant, triste, sans espérance et même sans projet pour ce monde : voilà quelle fût pour moi la vie. A-t-elle été beaucoup meilleure pour vous ? Je ne sais. Mais après avoir reçu en moi tant de promesses de bonheur et reçu en réponse tant de déceptions, je vous avoue que je ne puis me persuader que mon tout soit ici-bas et que Dieu m'ait trompé.
- Il est certain que tout n'est pas rose dans ce monde.
- Et remarquez que presque tous les hommes passent les trois quarts de leur vie avant de le reconnaître. Ce n'est guère qu'en vieillissant qu'on se désillusionne. Nous passons notre vie à apprendre, et c'est quand nous sommes instruits que nous mourrons ! La bête a ses instincts parfaits dès sa naissance ; mais nous, nous avons besoin de longues années pour acquérir science, sagesse, charité ; et quand nous sommes devenus ce que nous pouvons être de mieux, nous mourrons ! C'est quand l'âge nous a rendus indulgents, quand l'étude nous a dévoilé l'univers, quand la piété nous a fait connaître Dieu, aimer nos semblables, c'est quand nous serions prêts à nous élancer dans la carrière que nous tombons dans la fosse ! Et vous voudriez croire que cette âme au sortir de l'école de ce monde fût anéantie avec le corps ? Non, non ! c'est alors qu'elle entre dans la vie, car alors seulement elle est capable de la goûter et d'y faire quelque bien.
- Malheureusement, tout le monde ne pense pas ainsi. Nous avons dans notre village, Grand-Jean, qui est un vieux troupier...
- Et parce que Grand-Jean pense autrement, vous pensez comme lui.
- Oh ! ce n'est pas Grand-Jean seul ! Notre garde-champêtre et notre instituteur causaient l'autre jour, et j'ai bien vu le fond de leur idée...
- Ainsi, parce que Grand-Jean, votre garde-champêtre et votre instituteur ne croient pas, c'est une raison pour ne pas croire non plus ?
- Mais savez-vous que ce sont trois malins qui en valent bien d'autres ?...
- Et si au lieu d'être trois ils étaient six ?
- Ce ne serait que mieux.
- Et si au lieu de six, ils étaient douze, vingt-quatre, quarante-huit ?
- Toujours de mieux en mieux.
- Enfin s'ils étaient tout le monde ?
- Ah ! pour le coup, vous-même reconnaîtriez qu'ils ont raison, car enfin tout le monde ensemble ne peut pas se tromper.
- Bien ! j'accepte vos propres paroles ; maintenant écoutez. Si l'on vous disait que non pas vos trois voisins, mais trois parties de l'univers sur les quatre nient l'immortalité de l'âme, ne penseriez-vous pas que cette foule fait autorité ?
- Sans doute.
- Et si les trois quarts de l'autre quart ne croyaient pas non plus à l'autre monde, cette autorité incrédule ne serait-elle pas encore fortifiée ?
- Certainement !
- Enfin si les quatre parties du globe, si tous les peuples de la terre, passés et présents, si l'humanité entière, moins quelques individus, proclamaient que, quand on est mort, on est bien mort, ne penseriez-vous pas que le néant est la vérité ?
- A coup sûr.
- Bien ; maintenant écoutez : cette supposition est précisément le contraire de ce qui existe : ce n'est pas l'unanimité des peuples qui nient, et quelques individus qui croient ; mais ce sont quelques individus qui doutent, et c'est l'unanimité des peuples qui croient à l'immortalité de l'âme et à une vie à venir. Que les uns soient chrétiens, les autres mahométans, ceux-ci Chinois, ceux-là Hottentots, cela ne change rien à ma preuve. Au contraire, cela la fortifie, car dès lors il devient évident que cette foi n'a pas été donnée à ces peuples par Jésus-Christ, par Mahomet, ou par Confucius, mais qu'elle vient à tous de leur commun Créateur.
- Mais puisque cela vient du Créateur, pourquoi donc ces quelques uns qui ne croient pas, par exemple Grand-Jean, notre garde-champêtre, notre instituteur ?
- Si je connaissais ces trois messieurs, je pourrais mieux vous répondre.
- Oh ! tout le monde, chez nous, les connaît bien. Grand-Jean parle assez de ses batailles, de ses duels. Le maître d'école raconte à qui veut l'entendre qu'il a remporté quatre prix dans une Société... Pour notre garde-champêtre, c'est bien différent... lui s'il est jamais couronné, ce ne sera pas par les braconniers...
- Il me semble que vos trois incrédules ne sont pas sans avoir quelques peccadilles sur la conscience ?
- Je ne dis pas cela ; on pourrait le leur répéter, mais enfin je ne voudrais pas répondre pour eux.
- C'est cela. Eh bien ! probablement eux non plus ne voudraient pas avoir à répondre un jour devant Dieu pour leur conduite, et ils trouvent beaucoup plus court et plus commode de nier et leur âme et son avenir. Voilà pourquoi on ne croit pas : c'est qu'on a peur d'être condamné et qu'on n'est pas fâché, si possible de continuer sans remords.
- Je ne voudrais pas aller dire cela à Grand-Jean ... et cependant je ne serais pas fâché...
- Oui, vous ne seriez pas fâché que quelqu'un se chargeât de la commission, n'est-ce pas ?
- Justement !
- Eh ! bien je me charge de lui faire dire.
- Par qui ?
- Par Jésus-Christ.
- Comment cela ?
- En lui envoyant ce livre, où parle Jésus-Christ.
- Voyons.
- Volontiers, mais à une condition : c'est que vous ferez lire cette parole à quiconque; comme Grand-Jean, vous dira : " Quand on est mort, on est bien mort. "
- Oui, oui, vous voulez que je les fasse lire au garde-champêtre et à l'instituteur...
- Et à un autre encore...
- A qui donc ?
- A vous-même !
- Soit ; lisons.
- Ouvrez l'Evangile selon saint Jean, au chapitre 3, les versets 19 et 20, et lisez :
C'est ici le sujet de la condamnation, que la lumière est venue dans le monde et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Car quiconque s'adonne à des choses mauvaises hait la lumière et ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient manifestées.
- Oui, cela s'applique très bien au vieux troupier duelliste ... au garde-champêtre amateur de procès-verbaux... et de gibier, et à ce petit vantard d'instituteur.
- Vous oubliez quelqu'un à qui cela va très bien aussi.
- Qui donc ?
- Celui qui prétend que " quand on est mort, on est bien mort ! "
- Qui donc enfin ?
- Vous.
- Vous pensez donc que si j'ai dit : quand on est mort, on est bien mort, c'est parce que mes œuvres étaient mauvaises ?
- Jésus le déclare
- Et vous qui croyez à la vie éternelle, c'est sans doute parce que vos œuvres sont excellentes ?
- Non ; elles ne valent pas plus que les vôtres.
- Alors les mauvaises qui me poussent, moi, à l'incrédulité, vous poussent, vous, à la foi ?
- Oui, et je vais vous expliquer cette apparente contradiction. Si nous sommes semblables en ceci, que nous ayons fait le mal tous deux, nous différons en cela que vous le niez et que moi je l'avoue. Vous le niez, afin de n'être pas condamné ; moi je l'avoue afin d'être pardonné. Nous sommes comme deux complices devant un tribunal : l'un proteste son innocence pour éviter la prison, l'autre confesse franchement sa faute pour qu'on lui fasse grâce. Lequel des deux doit exciter votre intérêt ?
- Oui, tout cela est bel et bon pour la causerie ; mais allez donc devant des juges raconter vos peccadilles, et vous verrez s'ils vous acquittent tout à fait.
- Et voilà précisément la grande différence entre les juges de nos tribunaux et le juge de l'Evangile, tandis que les premiers n'ont pour vous rien de mieux que de l'indulgence, Jésus-Christ vous offre une grâce pleine et entière. Il fait plus, il fait mieux : il descend de son tribunal de juge et monte sur la croix d'expiateur ; il meurt à la place de celui qui par un aveu sincère, lui a prouvé son profond repentir. Il paye, lui, l'amende qui nous rend la liberté. Il est froissé pour nos iniquités et ainsi nous procure la paix. Vous comprenez maintenant pourquoi je ne crains pas de reconnaître mes mauvaises œuvres : c'est parce que je ne veux plus en commettre de semblables ; c'est surtout parce que Jésus me les a pardonnées et qu'ainsi je suis éternellement sauvé.
- Moi j'aime mieux croire que " quand on est mort, on est bien mort."
- Hélas ! vous m'en donnez bien la preuve : quand on est mort dès ce monde à la vie morale, on est bien mort pour le monde à venir. Mort à tout sentiment généreux, comment pourriez-vous comprendre la foi ? Non, vous êtes bien mort ! Avide de jouissances charnelles, comment pourriez-vous croire aux joies de l'âme ? Non, vous êtes bien mort ! Votre incrédulité elle-même démontre votre mort : mort morale aujourd'hui, éternelle demain, si vous ne vous convertissez au Rédempteur, à Jésus-Christ.
Napoléon ROUSSEL
(1805-1878)
- Quand on est mort, on est bien mort.
Impatienté, le colporteur finit par lui dire :
- Vous avez bien raison ; quand on est mort, on est bien mort. Tenez, c'est comme cette guêpe qui tout à l'heure bourdonnait à mes oreilles et me piquait le front. Je viens de la jeter par terre d'un revers de main ; maintenant je l'écrase du pied ; il en sera de vous comme d'elle, morte, aplatie, disparue !quand on est mort, on est bien mort !
- Ah ! vous dites comme moi, à cette heure ?
- Oui, vous serez, ou plutôt vous êtes semblable à ces brutes qui remplissent vos étables ; un jour, vous serez mis à mort, dépecé et servi aux vers.
- Oh ! maintenant vous allez trop loin.
- Comment ! trop loin ? Etes-vous plus qu'une masse de chair , plus qu'un tas d'os comme tous les animaux ?
- Non, mais...
- Allez-vous ailleurs qu'au néant ? Dans quelques années, serez-vous plus que rien ? vaudrez-vous mieux que le fumier de vos terres ? Vous vaudrez moins, car cet engrais est bon à quelque chose ; il représente une bouchée de pain, et vous bientôt ne représenterez rien ! Néant ! pur néant !
- Mais, en attendant, je suis plus que ces animaux !
- Oui, plus sot, c'est vrai.
- Comment ?
- Sans doute, ces animaux boivent et mangent, sans songer à l'opinion, sans scrupule de conscience. Quand mon chien a dîné, il lui importe peu que ce soit du pain de son maître ou celui de son voisin ; il dort tranquille après avoir dérobé un os à son camarade... Pourriez-vous en dire autant ?
- D'abord, remarquez que je n'ai jamais rien volé...
- C'est possible ; mais pourquoi ?
- Parce qu'on a une conscience aussi bien qu'un autre...
- Qu'un autre chien ?
- Non, les bêtes n'ont pas de conscience ; mais moi j'en ai une...
- Et c'est précisément ce qui fait votre infériorité. Vous ne pouvez rien faire de travers sans en souffrir ; tandis que l'animal fait ce que bon lui semble et n'en souffre jamais. Or, cet animal a bien plus de raison que vous, car "quand on est mort, on est bien mort;" on n'a point de compte à rendre à Dieu.
- Oui, mais dans ce monde, si les juges vous attrapent ?
- C'est donc parce que vous avez peur des juges que vous ne volez pas ?
- Non, non ; je l'ai déjà dit, on a sa conscience.
- Votre conscience est une sottise, puisque vous pourriez la mettre de côté sans danger ; la bête est plus logique que vous ; elle est conséquente avec votre principe ; elle se permet tout, et elle a raison ; car, "quand on est mort, on est bien mort."
- Oui, mais j'ai plus d'esprit qu'elle, puisqu'en fin c'est une bête...
- Oui, vous auriez plus d'esprit si vous croyiez en un avenir et viviez en conséquence ; mais sans cela vous en avez moins.
- Comment ! la bête, par exemple, pourrait-elle comme moi bâtir une maison ?
- Oui, cette guêpe-là, écrasée, s'est fait un niche plus régulière et plus propre que votre chaumière.
- Mais la bête pourrait-elle se faire des habits ?
- Pas si bête de prendre cette peine, puisqu'elle n'en a pas besoin ! Le mouton irait-il se tisser un paletot de drap, lorsqu'il a déjà la laine sur le dos ?
- Mais les animaux ne savent ni tailler les arbres ni semer les champs.
- Non, ils vous laissent cette charge et n'en mangent pas moins. Ce qu'ils ont de moins, c'est la fatigue et le souci. Pourquoi feraient-ils des provisions ? Non, non, ils sont philosophes et disent : "Quand on est mort, on est bien mort." De l'homme qui se tourmente et de la brute qui vit tranquille, le plus bête n'est pas celui qu'on pense.
- Mais enfin les animaux ne savent pas parler.
- Ils ne s'en entendent pas moins en chantant, aboyant et se regardant même.
- Ils ne savent ni lire, ni écrire, ni compter. Tenez, connaissent-ils comme moi les étoiles ?
- Et pourquoi se rompre la tête pour savoir, quand on va mourir et pour toujours ? Pourquoi demander au ciel et à la terre leurs secrets, quand le ciel et la terre n'ont qu'à vous donner ce mot en réponse : Mort, mort, mort ! Quand on avance à chaque instant d'un pas vers une mort éternelle, pourquoi empoisonner ses quatre jours de vie d'une étude sans but, irritante, qui ne sera que commencée quand il faudra mourir ? Ah ! que la bête est bien plus sage ! elle ne se fatigue pas le cerveau, ne s'use pas les yeux, n'abrège pas sa vie par une vaine étude ; elle sait bien que "quand on est mort, on est bien mort !"
Mais pas du tout ! elle ne le sait pas ; elle meurt sans y penser, sans savoir où elle va.
- C'est vrai ; et c'est pour elle un avantage de plus. Pour vous, vous vivez sachant que vous allez droit à la mort, que chaque instant abrège votre vie. Tout ce qui vous survient, maladie, fatigue, travail, ronge vos jours ; tout ce que vous pourriez faire ou dire ne saurait les allonger. Vous n'avez pas de désir plus vif que de vivre ; vous n'avez pas de certitude plus ferme que de mourir ! En avançant, votre soif d'existence ne diminue pas ; mais sa satisfaction diminue toujours. Vous marchez ayant en perspective la mort de plus en plus prochaine, comme le condamné sur sa charrette avance et contemple toujours de plus près l'échafaud !Vous pouvez vous bander les yeux, mais vous ne sauriez vous bander l'esprit, et malgré vous une voix intérieure vous crie : Tu vas à la mort ! "Quand on et mort, on est bien mort !" Et ce qui rend plus terrible de telle pensées, c'est l'horreur instinctive que vous avez du néant. Le néant ! non pas le calme, non pas l'immobilité, non pas le silence ; mais quelque chose de pire que tout cela, le néant ! Le froid et les ténèbres de la tombe sont préférables au néant ! Et cependant, le néant, voilà toute votre espérance ; car "quand on est mort, on est bien mort!"
- Ah bah !on tâchera de ne pas y penser !
- Quoi ! votre sagesse, c'est l'oubli ? Mais savez-vous qu'il y a quelqu'un qui prendra soin de le rappeler et de vous crier plus haut
- Qui ?
- Tout ! Ces feuilles qui tombent, ce corps qui se courbe, ces parents qui s'en vont, ces enfants qui viennent et grandissent, que vous le vouliez ou non, tout vous criera: Tu vas mourir, et "quand on est mort, on est bien mort !"
- Oui, mais en attendant on tâchera de s'amuser.
- Eh bien ! voyons : comment nous amuserons-nous ? Quand nous étions enfants, vous et moi, il nous semblait que devenus grands, nous serions heureux en faisant nos volontés. Aujourd'hui, faisons-nous ce que nous voulons ? Nous ne sommes plus commandés par nos pères, mais par les affaires. Nous avons des soucis que nous n'avions pas prévus. Ce qui nous semblait de grands plaisirs est maintenant pour nous passablement insipide ! Boire, manger, dormir, se promener, c'est bien bête ! Et si nous voulons doubler ces jouissances, arrivent la fatigue, le dégoût, le remords. Quand nous boirions du champagne au lieu de piquette, quand nous voyagerions en Chine et non dans le département, cela ajouterait-il beaucoup à notre bonheur ? ne serait-ce pas toujours boire, marcher, regarder ? Et si jusqu'à ce jour nous nous sommes rassasiés de ce qui jadis nous promettait tant de joie, n'est-il pas à croire que le champagne et la Chine nous rassasieraient aussi ? Je ne veux pas faire fi des jouissances de ce monde ; mais convenez que seules elles sont peu de choses. Il faut que je pense au créateur pour que l'univers m'intéresse ; il faut que je songe à l'éternité pour que les affections me rendent heureux ; sans cela le monde est vide, et mes amis ne sont que de nouveaux moi-mêmes que je dois voir périr. Si je pouvais les conserver toujours, à la bonne heure ; mais pour eux, comme pour moi, ce qui m'attriste, c'est de savoir que "quand ils seront morts, ils seront bien morts !"
- A présent je suis presque fâché que nous soyons d'accord.
- Ecoutez ma propre histoire. J'avais des parents bien-aimés qui pendant un demi-siècle se sont fatigués, épuisés, pour m'élever, pour m'instruire et me laisser un petit héritage. Je les aimais comme moi-même ; tout mon bonheur eût été de travailler pour eux dans leur vieillesse, et, quand ils allaient se reposer et jouir de la vie, ils sont morts ! J'avais une femme et deux enfants. Les enfants tombent malades, la mère les soigne nuit et jour ; un des deux guérit, mais reste estropié ; il est à l'hospice. L'autre meurt, et le chagrin emporte la mère avec lui. Tous ces êtres m'étaient plus chers que moi-même ; il ne me reste de cette famille qu'un jeune enfant disgracié ; tous les autres membres sont morts après de longues fatigues, avant de connaître ni les joies de ce monde, ni le simple repos. Je leur survivrais, mais languissant, triste, sans espérance et même sans projet pour ce monde : voilà quelle fût pour moi la vie. A-t-elle été beaucoup meilleure pour vous ? Je ne sais. Mais après avoir reçu en moi tant de promesses de bonheur et reçu en réponse tant de déceptions, je vous avoue que je ne puis me persuader que mon tout soit ici-bas et que Dieu m'ait trompé.
- Il est certain que tout n'est pas rose dans ce monde.
- Et remarquez que presque tous les hommes passent les trois quarts de leur vie avant de le reconnaître. Ce n'est guère qu'en vieillissant qu'on se désillusionne. Nous passons notre vie à apprendre, et c'est quand nous sommes instruits que nous mourrons ! La bête a ses instincts parfaits dès sa naissance ; mais nous, nous avons besoin de longues années pour acquérir science, sagesse, charité ; et quand nous sommes devenus ce que nous pouvons être de mieux, nous mourrons ! C'est quand l'âge nous a rendus indulgents, quand l'étude nous a dévoilé l'univers, quand la piété nous a fait connaître Dieu, aimer nos semblables, c'est quand nous serions prêts à nous élancer dans la carrière que nous tombons dans la fosse ! Et vous voudriez croire que cette âme au sortir de l'école de ce monde fût anéantie avec le corps ? Non, non ! c'est alors qu'elle entre dans la vie, car alors seulement elle est capable de la goûter et d'y faire quelque bien.
- Malheureusement, tout le monde ne pense pas ainsi. Nous avons dans notre village, Grand-Jean, qui est un vieux troupier...
- Et parce que Grand-Jean pense autrement, vous pensez comme lui.
- Oh ! ce n'est pas Grand-Jean seul ! Notre garde-champêtre et notre instituteur causaient l'autre jour, et j'ai bien vu le fond de leur idée...
- Ainsi, parce que Grand-Jean, votre garde-champêtre et votre instituteur ne croient pas, c'est une raison pour ne pas croire non plus ?
- Mais savez-vous que ce sont trois malins qui en valent bien d'autres ?...
- Et si au lieu d'être trois ils étaient six ?
- Ce ne serait que mieux.
- Et si au lieu de six, ils étaient douze, vingt-quatre, quarante-huit ?
- Toujours de mieux en mieux.
- Enfin s'ils étaient tout le monde ?
- Ah ! pour le coup, vous-même reconnaîtriez qu'ils ont raison, car enfin tout le monde ensemble ne peut pas se tromper.
- Bien ! j'accepte vos propres paroles ; maintenant écoutez. Si l'on vous disait que non pas vos trois voisins, mais trois parties de l'univers sur les quatre nient l'immortalité de l'âme, ne penseriez-vous pas que cette foule fait autorité ?
- Sans doute.
- Et si les trois quarts de l'autre quart ne croyaient pas non plus à l'autre monde, cette autorité incrédule ne serait-elle pas encore fortifiée ?
- Certainement !
- Enfin si les quatre parties du globe, si tous les peuples de la terre, passés et présents, si l'humanité entière, moins quelques individus, proclamaient que, quand on est mort, on est bien mort, ne penseriez-vous pas que le néant est la vérité ?
- A coup sûr.
- Bien ; maintenant écoutez : cette supposition est précisément le contraire de ce qui existe : ce n'est pas l'unanimité des peuples qui nient, et quelques individus qui croient ; mais ce sont quelques individus qui doutent, et c'est l'unanimité des peuples qui croient à l'immortalité de l'âme et à une vie à venir. Que les uns soient chrétiens, les autres mahométans, ceux-ci Chinois, ceux-là Hottentots, cela ne change rien à ma preuve. Au contraire, cela la fortifie, car dès lors il devient évident que cette foi n'a pas été donnée à ces peuples par Jésus-Christ, par Mahomet, ou par Confucius, mais qu'elle vient à tous de leur commun Créateur.
- Mais puisque cela vient du Créateur, pourquoi donc ces quelques uns qui ne croient pas, par exemple Grand-Jean, notre garde-champêtre, notre instituteur ?
- Si je connaissais ces trois messieurs, je pourrais mieux vous répondre.
- Oh ! tout le monde, chez nous, les connaît bien. Grand-Jean parle assez de ses batailles, de ses duels. Le maître d'école raconte à qui veut l'entendre qu'il a remporté quatre prix dans une Société... Pour notre garde-champêtre, c'est bien différent... lui s'il est jamais couronné, ce ne sera pas par les braconniers...
- Il me semble que vos trois incrédules ne sont pas sans avoir quelques peccadilles sur la conscience ?
- Je ne dis pas cela ; on pourrait le leur répéter, mais enfin je ne voudrais pas répondre pour eux.
- C'est cela. Eh bien ! probablement eux non plus ne voudraient pas avoir à répondre un jour devant Dieu pour leur conduite, et ils trouvent beaucoup plus court et plus commode de nier et leur âme et son avenir. Voilà pourquoi on ne croit pas : c'est qu'on a peur d'être condamné et qu'on n'est pas fâché, si possible de continuer sans remords.
- Je ne voudrais pas aller dire cela à Grand-Jean ... et cependant je ne serais pas fâché...
- Oui, vous ne seriez pas fâché que quelqu'un se chargeât de la commission, n'est-ce pas ?
- Justement !
- Eh ! bien je me charge de lui faire dire.
- Par qui ?
- Par Jésus-Christ.
- Comment cela ?
- En lui envoyant ce livre, où parle Jésus-Christ.
- Voyons.
- Volontiers, mais à une condition : c'est que vous ferez lire cette parole à quiconque; comme Grand-Jean, vous dira : " Quand on est mort, on est bien mort. "
- Oui, oui, vous voulez que je les fasse lire au garde-champêtre et à l'instituteur...
- Et à un autre encore...
- A qui donc ?
- A vous-même !
- Soit ; lisons.
- Ouvrez l'Evangile selon saint Jean, au chapitre 3, les versets 19 et 20, et lisez :
C'est ici le sujet de la condamnation, que la lumière est venue dans le monde et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Car quiconque s'adonne à des choses mauvaises hait la lumière et ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient manifestées.
- Oui, cela s'applique très bien au vieux troupier duelliste ... au garde-champêtre amateur de procès-verbaux... et de gibier, et à ce petit vantard d'instituteur.
- Vous oubliez quelqu'un à qui cela va très bien aussi.
- Qui donc ?
- Celui qui prétend que " quand on est mort, on est bien mort ! "
- Qui donc enfin ?
- Vous.
- Vous pensez donc que si j'ai dit : quand on est mort, on est bien mort, c'est parce que mes œuvres étaient mauvaises ?
- Jésus le déclare
- Et vous qui croyez à la vie éternelle, c'est sans doute parce que vos œuvres sont excellentes ?
- Non ; elles ne valent pas plus que les vôtres.
- Alors les mauvaises qui me poussent, moi, à l'incrédulité, vous poussent, vous, à la foi ?
- Oui, et je vais vous expliquer cette apparente contradiction. Si nous sommes semblables en ceci, que nous ayons fait le mal tous deux, nous différons en cela que vous le niez et que moi je l'avoue. Vous le niez, afin de n'être pas condamné ; moi je l'avoue afin d'être pardonné. Nous sommes comme deux complices devant un tribunal : l'un proteste son innocence pour éviter la prison, l'autre confesse franchement sa faute pour qu'on lui fasse grâce. Lequel des deux doit exciter votre intérêt ?
- Oui, tout cela est bel et bon pour la causerie ; mais allez donc devant des juges raconter vos peccadilles, et vous verrez s'ils vous acquittent tout à fait.
- Et voilà précisément la grande différence entre les juges de nos tribunaux et le juge de l'Evangile, tandis que les premiers n'ont pour vous rien de mieux que de l'indulgence, Jésus-Christ vous offre une grâce pleine et entière. Il fait plus, il fait mieux : il descend de son tribunal de juge et monte sur la croix d'expiateur ; il meurt à la place de celui qui par un aveu sincère, lui a prouvé son profond repentir. Il paye, lui, l'amende qui nous rend la liberté. Il est froissé pour nos iniquités et ainsi nous procure la paix. Vous comprenez maintenant pourquoi je ne crains pas de reconnaître mes mauvaises œuvres : c'est parce que je ne veux plus en commettre de semblables ; c'est surtout parce que Jésus me les a pardonnées et qu'ainsi je suis éternellement sauvé.
- Moi j'aime mieux croire que " quand on est mort, on est bien mort."
- Hélas ! vous m'en donnez bien la preuve : quand on est mort dès ce monde à la vie morale, on est bien mort pour le monde à venir. Mort à tout sentiment généreux, comment pourriez-vous comprendre la foi ? Non, vous êtes bien mort ! Avide de jouissances charnelles, comment pourriez-vous croire aux joies de l'âme ? Non, vous êtes bien mort ! Votre incrédulité elle-même démontre votre mort : mort morale aujourd'hui, éternelle demain, si vous ne vous convertissez au Rédempteur, à Jésus-Christ.
Napoléon ROUSSEL
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Ecrit le 25 janv.05, 05:51
Comment prendre ces rêves pour la réalité? C’est là que l’on voit que le croyant est intolérant, il cherche à tout prix que l’autre suive son interprétation personnelle. Il dénigre gratuitement la liberté de conscience de l’autre. Belle histoire, elle ne montre que l’intolérance, la manipulation des croyants et leur mépris de la vie de l'autre. Merci Alliance.
- Libresansdieu
Ecrit le 25 janv.05, 06:48
Voici ma version du texte:
- Bonjour je viens vous vendre des Bibles.
- Rien à foutre de tout ça. Aurevoir.
- Attendez! Saviez vous que vous êtes comme une guêpe que mon Dieu va écraser?
- Euh... vous m'insultez. Foutez le camp de mes terres ou je sors mon fusil et du gros sel.
- Ce n'est pas tout! Vous êtes aussi idiot qu'une bête, même plus! Les bêtes au moins elles
- Et vous, vous êtes un homme mort si vous ne fichez pas le camp immédiatement.
- ...les animaux n'ont pas besoin de travailer comme vous pour manger!
- Non, car c'est eux qui se font manger. Vous êtes idiot ou quoi?
- Et puis les animaux chantent en aboyant! Pouvez vous chanter aussi bien qu'un chien?
- Certainement. Mais, justement... je vais lâcher les chiens si vous continuez... merci de la suggestion!
- En plus les animaux n'ont pas besoin de se compliquer la vie en apprenannt un tas de choses. Je vous suggère de les imiter, ainsi vous serez plus facile à endoctriner... euh je veux dire, vous serez plus heureux!
- Écoutez, même l'idiot du village ne croirait pas vos conneries. Donc moi non plus.
- Ah-ha! Simplemetn parce qu'un idiot ne me croit pas, vous ne voulez pas me croire? Vous voyez comme vous êtes conformiste? Que feriez vous si personne ne me croyait? Vous vous rangeriez de leur côté?
- Je ne peux me ranger de leur côté puisque je suis déjà de leur côté, je n'ai pas cru vos histoires une seule seconde.
- Je vais vous parler de Jésus. Ouvrez la Bible que je vous donne à l'instant.
- VOUS ÊTES SOURD? SORTEZ D'ICI!
- Vous êtes grossier, pervers, débauché, immoral. Vous irez en enfer.
- C'est ça, oui.
- En plus vous l'admettez.
- *sors son fusil et tue le colporteur*
- Voilà, vous êtes mort et bien mort.
- Bonjour je viens vous vendre des Bibles.
- Rien à foutre de tout ça. Aurevoir.
- Attendez! Saviez vous que vous êtes comme une guêpe que mon Dieu va écraser?
- Euh... vous m'insultez. Foutez le camp de mes terres ou je sors mon fusil et du gros sel.
- Ce n'est pas tout! Vous êtes aussi idiot qu'une bête, même plus! Les bêtes au moins elles
- Et vous, vous êtes un homme mort si vous ne fichez pas le camp immédiatement.
- ...les animaux n'ont pas besoin de travailer comme vous pour manger!
- Non, car c'est eux qui se font manger. Vous êtes idiot ou quoi?
- Et puis les animaux chantent en aboyant! Pouvez vous chanter aussi bien qu'un chien?
- Certainement. Mais, justement... je vais lâcher les chiens si vous continuez... merci de la suggestion!
- En plus les animaux n'ont pas besoin de se compliquer la vie en apprenannt un tas de choses. Je vous suggère de les imiter, ainsi vous serez plus facile à endoctriner... euh je veux dire, vous serez plus heureux!
- Écoutez, même l'idiot du village ne croirait pas vos conneries. Donc moi non plus.
- Ah-ha! Simplemetn parce qu'un idiot ne me croit pas, vous ne voulez pas me croire? Vous voyez comme vous êtes conformiste? Que feriez vous si personne ne me croyait? Vous vous rangeriez de leur côté?
- Je ne peux me ranger de leur côté puisque je suis déjà de leur côté, je n'ai pas cru vos histoires une seule seconde.
- Je vais vous parler de Jésus. Ouvrez la Bible que je vous donne à l'instant.
- VOUS ÊTES SOURD? SORTEZ D'ICI!
- Vous êtes grossier, pervers, débauché, immoral. Vous irez en enfer.
- C'est ça, oui.
- En plus vous l'admettez.
- *sors son fusil et tue le colporteur*
- Voilà, vous êtes mort et bien mort.
Ecrit le 25 janv.05, 07:46
Ha ? Parce que les athées diffèrent ? Ils imposent pas leur point de vue ? Bien sûr que si... La plus part des athées veulent prouver aux autres que c'est eux qui ont raison. (d'ailleurs que font majoritairement les athées sur des espaces chrétiens ? les espaces chrétiens étant premièrement à vocation de rassemblements de chrétiens et donc point outil de propagande. Ces athées viennent bien tenter d'exposer leurs pojnts de vues aux croyants, non ?) Moi, je suis chrétien, je me contente d'exposer mon point de vue, ensuite chacun est libre d'être d'accord ou pas d'accord. Mais j'ai conscience que tout milieu confondu la majorité est tendance à espérer soumettre l'autre à ses oponions, mais dans tout milieu je susi sûr aussi qu'il y a des gens comme moi, je ne suis pas meilleur que tant d'autres.C’est là que l’on voit que le croyant est intolérant, il cherche à tout prix que l’autre suive son interprétation personnelle.
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Ecrit le 25 janv.05, 08:02
Y a encore des gens qui font du porte à porte pour vendre des Bibles?????Libresansdieu a écrit :Voici ma version du texte:
- Bonjour je viens vous vendre des Bibles.
- Rien à foutre de tout ça. Aurevoir.
- Attendez! Saviez vous que vous êtes comme une guêpe que mon Dieu va écraser?
- Euh... vous m'insultez. Foutez le camp de mes terres ou je sors mon fusil et du gros sel.
- Ce n'est pas tout! Vous êtes aussi idiot qu'une bête, même plus! Les bêtes au moins elles
- Et vous, vous êtes un homme mort si vous ne fichez pas le camp immédiatement.
- ...les animaux n'ont pas besoin de travailer comme vous pour manger!
- Non, car c'est eux qui se font manger. Vous êtes idiot ou quoi?
- Et puis les animaux chantent en aboyant! Pouvez vous chanter aussi bien qu'un chien?
- Certainement. Mais, justement... je vais lâcher les chiens si vous continuez... merci de la suggestion!
- En plus les animaux n'ont pas besoin de se compliquer la vie en apprenannt un tas de choses. Je vous suggère de les imiter, ainsi vous serez plus facile à endoctriner... euh je veux dire, vous serez plus heureux!
- Écoutez, même l'idiot du village ne croirait pas vos conneries. Donc moi non plus.
- Ah-ha! Simplemetn parce qu'un idiot ne me croit pas, vous ne voulez pas me croire? Vous voyez comme vous êtes conformiste? Que feriez vous si personne ne me croyait? Vous vous rangeriez de leur côté?
- Je ne peux me ranger de leur côté puisque je suis déjà de leur côté, je n'ai pas cru vos histoires une seule seconde.
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Je le crois pas
Le chemin de la sagesse ou de la liberté est un chemin qui mène au centre de son propre être.
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Ecrit le 25 janv.05, 08:20
Ci je puise me permettre de rectifié un petit truc ces que, a l’exemple des témoins de Jéhovah, eux (les témoins) il offre des Bible, gratuitement sous une œuvre de don volontaires. Cela dit il me semble de bonne action et ces voila très louable. J’ai vue au contraire d’autres qui vendent désespérément des logiciels de Bible a 40$ quand ça coûte 2$ a faire.nuage a écrit :Y a encore des gens qui font du porte à porte pour vendre des Bibles?????
Je le crois pas
1 Piere 3:15 Sanctifiez le Christ comme Seigneur dans vos coeurs, toujours prêts à présenter une défense devant tout homme qui vous demande la raison de l'espérance qui est en vous, mais faites-le avec douceur et profond respect.
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Ecrit le 25 janv.05, 08:29
Eliaqim,
J'espère ne pas t'avoir vexé! Mais en France cela fait une décénnie que je n'ais vue une personne faire du porte à porte pour vendre ou donner une Bible! D'ou mon étonnement
J'espère ne pas t'avoir vexé! Mais en France cela fait une décénnie que je n'ais vue une personne faire du porte à porte pour vendre ou donner une Bible! D'ou mon étonnement
Le chemin de la sagesse ou de la liberté est un chemin qui mène au centre de son propre être.
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Ecrit le 25 janv.05, 08:33
Si les athées et agnostiques passent ici, c’est pour défendre des idéologies que vous méprisez au point de nous avoir catalogué comme des damnés alors que les non croyants ne vous on rien demander. Ils veulent vivre leur vie comme il l’entende et non comme vous l’entendez.Dauphin a écrit : Ha ? Parce que les athées diffèrent ? Ils imposent pas leur point de vue ? Bien sûr que si... La plus part des athées veulent prouver aux autres que c'est eux qui ont raison. (d'ailleurs que font majoritairement les athées sur des espaces chrétiens ? les espaces chrétiens étant premièrement à vocation de rassemblements de chrétiens et donc point outil de propagande. Ces athées viennent bien tenter d'exposer leurs pojnts de vues aux croyants, non ?) Moi, je suis chrétien, je me contente d'exposer mon point de vue, ensuite chacun est libre d'être d'accord ou pas d'accord. Mais j'ai conscience que tout milieu confondu la majorité est tendance à espérer soumettre l'autre à ses oponions, mais dans tout milieu je susi sûr aussi qu'il y a des gens comme moi, je ne suis pas meilleur que tant d'autres.
Dans cette histoire, même au bout d’une heure, alors qu’on lui a dit non mainte fois, le croyant n’a toujours pas l’intention de laisser le paysan avec sa liberté de conscience.Un colporteur de Bibles parlait depuis une heure de la vie éternelle à un paysan qui lui répondait toujours:
- Quand on est mort, on est bien mort.
Impatienté, le colporteur finit par lui dire :
- Vous avez bien raison ; quand on est mort, on est bien mort. Tenez, c'est comme cette guêpe qui tout à l'heure bourdonnait à mes oreilles et me piquait le front. Je viens de la jeter par terre d'un revers de main ; maintenant je l'écrase du pied ; il en sera de vous comme d'elle, morte, aplatie, disparue !quand on est mort, on est bien mort !
….
Alors, commence le dénigrement sur le pauvre paysan qui n’a rien demandé!- Oui, vous serez, ou plutôt vous êtes semblable à ces brutes qui remplissent vos étables ; un jour, vous serez mis à mort, dépecé et servi aux vers.
Qui dans cette histoire a commencé à être intolérant? A passer outre de sa liberté de conscience? Alors, réfléchi un peu Dauphin, cette histoire d’Alliance montre très bien le comportement des croyants sur les autres. Si nous sommes là, c’est que vous nous avez cherché. Eh bien, vous nous avez trouvé!
- Libresansdieu
Ecrit le 25 janv.05, 10:16
Si l'histoire avait été avec un TdJ ç'aurait plutôt été:
- Bonjour, voudriez-vous prendre un instant pour parler de Jésus?
- Non.
- D'accord. Je vous laisse ces magnifiques brochures où l'on voit un lion qui fait calin-calin avec une brebis.
- Ah bien, là vous m'interessez! Est-ce qu'on voit clairement la brebis? Est-ce que la brebis est majeure? Vous avez d'autres brochures du genre?
- Euh.... *s'éloigne sur la pointe des pieds*
FIN.
----
Avec un Juif:
- Bonjour, Rabi, je viens pour me renseigner sur le judaisme.
- D'accord, mon fils. Lisez de livre, et puis celui là, et quelques passages de celui-ci. Tenez.
- Mais ça doit faire 2000 pages!
- Oui. Vous pouvez aussi vous amuser avec cette toupie. Il y a des caractères hébreux écrits sur chaque facette. Amusant n'est-ce pas?
- Ah, voilà qui est plus à mon niveau. *s'amuse avec la toupie*
FIN
- Bonjour, voudriez-vous prendre un instant pour parler de Jésus?
- Non.
- D'accord. Je vous laisse ces magnifiques brochures où l'on voit un lion qui fait calin-calin avec une brebis.
- Ah bien, là vous m'interessez! Est-ce qu'on voit clairement la brebis? Est-ce que la brebis est majeure? Vous avez d'autres brochures du genre?
- Euh.... *s'éloigne sur la pointe des pieds*
FIN.
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Avec un Juif:
- Bonjour, Rabi, je viens pour me renseigner sur le judaisme.
- D'accord, mon fils. Lisez de livre, et puis celui là, et quelques passages de celui-ci. Tenez.
- Mais ça doit faire 2000 pages!
- Oui. Vous pouvez aussi vous amuser avec cette toupie. Il y a des caractères hébreux écrits sur chaque facette. Amusant n'est-ce pas?
- Ah, voilà qui est plus à mon niveau. *s'amuse avec la toupie*
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