Dégâts collatéraux à Babylone a cause des (Américains)

[Eliaqim]

Patrimoine mondial - Dégâts collatéraux à Babylone
Le Devoir
Édition du mardi 18 janvier 2005

Le site antique de Babylone restera fermé jusqu'à ce que des experts se prononcent sur l'ampleur des dégâts infligés par les troupes étrangères qui s'y sont installées, a déclaré hier le ministre irakien de la Culture.

Dans un rapport rendu public au cours du week-end, le British Museum a accusé les armées américaine et polonaise d'avoir provoqué d'«importants dégâts» à la cité antique depuis l'installation d'une base en avril 2003 après l'invasion de l'Irak.

«Nous souhaitons avoir une vue d'ensemble factuelle de l'état de Babylone», a déclaré Mofid al Djazaeri au cours d'une conférence de presse. «Babylone va rester fermée jusqu'à la constitution d'une équipe internationale chargée d'évaluer les dégâts, d'inspecter le site et de fournir des recommandations sur les moyens de restaurer la cité», a-t-il ajouté.

Les Américains sont restés cinq mois à Babylone, où se trouvaient les célèbres «Jardins suspendus», l'une des sept merveilles du monde. Ils ont ensuite laissé la place aux Polonais qui se sont retirés du site au cours du week-end, après 16 mois de présence.

Jerzy Szmajdzinski, ministre polonais de la Défense, a pris hier le contre-pied du rapport du British Museum en affirmant que la présence de forces étrangères avait permis de préserver le site des pillages. «S'il n'y avait pas eu les Américains, Babylone aurait été pillée comme tous les autres musées d'Irak [...] et aujourd'hui on achèterait des pièces de Babylone dans les bazars et sur les marchés», a-t-il déclaré sur les ondes de la radio publique Jedynka. Il a ajouté que les autorités irakiennes et des archéologues avaient été consultés sur chaque décision prise par l'armée polonaise concernant le site.

L'accusation d'avoir endommagé ce lieu de mémoire de l'humanité a été portée par John Curtis, conservateur au Département Proche-Orient du British Museum. Après un séjour sur le site, l'archéologue a dressé une liste des torts causés par l'occupation militaire.

Selon John Curtis, des pavés vieux de 2600 ans ont été cassés par des véhicules militaires. Les dragons de la Porte d'Ishtar ont été abîmés, des trous révèlent des tentatives pour arracher des parties décoratives. Des grandes quantités de sable mélangé à des fragments archéologiques ont été utilisées pour remplir des sacs de protection, poursuit le conservateur.

Les dommages les plus inquiétants demeurent peut-être les moins visibles. Le spécialiste a noté que des pistes d'atterrissage pour les hélicoptères ont été aménagées avec de la pierre concassée, compressée puis traitée chimiquement. Ces pratiques pourraient avoir endommagé irrémédiablement le site par exemple en rendant impossible la datation des objets trouvés au cours des fouilles qui reprendront un jour.

Dans son rapport de 14 pages, reçu comme une bombe dans le monde de l'archéologie, John Curtis a pressé Bagdad de demander l'inscription de la cité antique dans le patrimoine mondial de l'UNESCO afin que sa protection et sa conservation soient assurées. Babylone, où le roi Nabuchodonosor II fit construire les Jardins suspendus, a été la capitale de l'ancienne Babylonie de 1800 à 600 avant notre ère. D'importantes recherches archéologiques y ont été menées aux XIXe et XXe siècles et Saddam Hussein avait en partie fait restaurer le site.
Citation
Avec Reuters

[Cardinal]

La bible parle du roi du midi qui pourrait être une coalition de peuples arabes, ne pensez-vous pas que les dégats faits à Babylone pourraient accélérer la formation de cette coalition.
Salutations.
Cardinal