Salut;
Je ne connais pas les nouveaux programmes d'histoire, mais je suis certain qu'il y a belle lurette qu'on n'enseigne plus comme dans les années soixante et soixante-dix (ou septante
) !
Aujourdhui, l'enseignement secondaire est certainement enclos par les fameux "socles de compétences" déjà mis au point au temps du ministre Philippe Mahoux (un météore de 1994 dans ce portefeuille ministériel car nous avons eu depuis bien d'autres "
sinistres", pardon "ministres": Elio Di Rupo, Laurette Onckelincks, le bien nommé Pierre Hazette depuis 4 ans et maintenant, la ministre Maria Arena qui inaugure une nouvelle ère de 4 ans à partir de juin dernier!). Mais comme rien n'est simple en Belgique, l'Enseignement est divisé non seulement par secteur linguistique (français, flamand et allemand) , mais encore en secteurs Universitaire et Hautes Ecoles, le Secondaire, et le Fondamental. De plus chacun de ces ministres appartiennent à des familles politiques différentes, puisque tout est toujours sujet à négociation ici et à marchandages politiques. Ce pays est particulièrement surréaliste!
Rien que pour les francophones, nous avons trois ministres de l'Education, sans compter que les sous sont détenus par unquatrième et que lestrois autres ne peuvent rien faire sans lui ! Pourquoi faire simple dans un pays minuscule ? Je vous le demande...
Depuis quelques années, chaque enseignant est censé suivre à la lettre le Décret sur les Missions de l'Enseignament obligatoire... autrement dit, il faut donner les outils conceptuels à l'élève afin qu'il accède à l'autonomieet devienne un citoyen responsable... Il ne saurait y avoir de version officielle de l'Histoire dans une démocratie comme celle de la Belgique fédérale. Je me demande comment on pourrait la construire ici. D'autant plus quela population est très "mêlée" et qu'on demande aujourd'hui aux enseignants de mettre en exergue les valeurs des élèves d'origine musulmane. J'ai moi-même suivi dans le cadre de la Formation en Cours de Carrière (FCC organisée par la Communauté Françaisede Belgique) que tout enseignant doit suivre à raison de 6 demi-jours par année scolaire, j'ai suivi un cours à l'Université Libre de Bruxelles pendant une semaine sur l'Apport et les valeurs de la civilisation arabo-musulmane dans le patrimoine de l'Humanité. Ceci permet aux enseignants de remettre certaines pendules à l'heure. Il n'est pas innocent que ce séminaire ait été organisé alors que de plus en plus d'nseignants doivent faire face à une violence de la part des jeunes d'origine marocaine essentiellement dans les écoles de nos cités.
Voilà, voilà.
Autrement dit, les poncifs de ton époque ont disparu depuis plus de vingt-cinq ans... du moins officiellement ! En pratique, ce serait difficle pourmoi de juger de la compétence de mes collègues !
Les différentes réformes de l'enseignement se sont mises en place à partir des années '80 (année où j'ai commencé moi-même à enseigner dans le Secondaire (Collège et Lycée).
Je me souviens bien de ce Spirou (qui vaut son pesant d'or pour les collectionneursde BD) et de ces dessins de JiJé. Fabuleux ! A l'époque, ça nous a fait tous un peu rêver, non ? ... Du point de vue de l'Histoire, c'est autre chose, comme tu l'as dit ! Mais peut-on reprocher des schématismes outrancies à un dessinateur dont le but n'est pas pédagogique, mais ludique ?
Lorsque tu parles de théologie de contrition et de pardon, je pense que c'est typiquement "catholique romain", DD, et je dois bien avouer, que les chrétiens protestants nese sentent pas du tout concernés par tes remarques. Le protestantisme a toujours proclamé la théologie du Salut et de la libération, tandis que nos amis chrftiens orthodoxes sont plus marqués par la Théologie de la Gloire et de l'Esprit.
La contrition est un mot absent du lexique réformé ! de même que dolorisme et tout ce qui va avec.
Ceci explique que chez les Protestants le crucifix n'existe pas !
Le crucifix est une marque "très catholique". Excuse-moi de te le faire remarquer... chez les protestants, la croix est toujours "vide" puisque le "Seigneur est ressuscité".
Après ce petit détour théologique, je me dis que ceux qui reprochent aujourd'hui aux chrétiens de l'époque où la Chrétienté était triomphante se trompent de combat et font des raccourcis historiques indécents et injustifiables. Mais dans la polémique, les arguments utilisés par les uns ou par les autres sont toujours fantasmés et la rigueur historique comme le sens des nuances n'estjamais le propre des polémistes. Chaque génération porte pour lui-même son fardeau de responsabilité sans qu'on vienne y ajouter les fautes des ancêtres.
Cependant, en matière de valeur symbolique, nos générations aiment assez que les erreurs passées les plus noires soient reconnues par nous qui vivons aujourd'hui. Cela n'a pas beaucoup de sens en soi, sauf une valeur psychologique ou d'exorcisme pour ceux qui ont été victimes.
On le voit dans le combat des Arméniens pour la reconnaissance du génocide par les descendants de l'Empire Ottoman qui n'est plus depuis presque un siècle maintenant. Les Turcs, au plus le temps passe, auront de plus en plus de difficulté à reconnaitre leur responsabilité (si responsabilité il y a, sachant que les Arméniens ne sont pas tout blanc non plus dans cette affaire complexe). Les Allemands ont eu le courage de le faire peu après la Seconde Guerre... masi s'il ne l'avait fait qu'en 2004, qu'aurions-nous pensé vu que la majorité des Allemands en vie n'ont pas connu cette Guerre ?
Les Turcs ont une population extrêmement jeune et ont d'autres chats à fouetter que reconnaitre un génocide que leurs ancêtres ont pu commettre début XXèmesiècle.
Concernant les populations immigrées de religion musulmane, le problème est un peu différent puisqu'ils ont subi le poids de la colonisation et n'ont accédé à l'indépendance que depuis une cinquantaine d'année, voire un peu moins. Mais au vu de la pyramide des âges, les "anciens colons" sont tous aujourd'hui de vénérables grands-pères ou des centenaires pour peu qu'ils sont encore de notre monde !
Ciao