"Le risque d'une religion civile "catho-laïq
Posté : 16 janv.08, 10:21
Jean Baubérot : "Le risque d'une religion civile "catho-laïque""
Jean Baubérot : "Le risque d'une religion civile "catho-laïque""
Jean Baubérot est titulaire de la chaire "Histoire et sociologie de la laïcité" à l'École pratique des hautes études
« Il faut voir ce qu’on met derrière l’expression ‘‘laïcité positive’’. J’ai moi-même critiqué une certaine laïcité qui tentait d’imposer une religion civique républicaine demandant aux religions une sorte de conformisme aux idéaux de l’État. On est ici face au risque inverse d’une religion civile “catho-laïque”.
En 1905, ce n’était pas la laïcité de l’État qui était en question, mais le fait de savoir si la France était une nation catholique. La solution a été de dire que la dimension religieuse n’avait pas sa place dans l’identité nationale, ce qui donnait plus de liberté aux religions.
L’oublier comporte deux pièges. D’une part, l’atteinte à la liberté de ceux qui ne croient pas et pourraient ne plus se sentir égaux. Ensuite, comme croyant, je crains qu’à force d’insister sur les racines et l’histoire (en oubliant que la modernité en France s’est historiquement construite contre la religion !), on n’en vienne à confiner le christianisme dans le passé. Or, le christianisme a une vitalité que l’on ne peut pas résumer à la vision passée d’un État chrétien. »
Recueilli par Nicolas SENÈZE
Jean Baubérot est titulaire de la chaire "Histoire et sociologie de la laïcité" à l'École pratique des hautes études
« Il faut voir ce qu’on met derrière l’expression ‘‘laïcité positive’’. J’ai moi-même critiqué une certaine laïcité qui tentait d’imposer une religion civique républicaine demandant aux religions une sorte de conformisme aux idéaux de l’État. On est ici face au risque inverse d’une religion civile “catho-laïque”.
En 1905, ce n’était pas la laïcité de l’État qui était en question, mais le fait de savoir si la France était une nation catholique. La solution a été de dire que la dimension religieuse n’avait pas sa place dans l’identité nationale, ce qui donnait plus de liberté aux religions.
L’oublier comporte deux pièges. D’une part, l’atteinte à la liberté de ceux qui ne croient pas et pourraient ne plus se sentir égaux. Ensuite, comme croyant, je crains qu’à force d’insister sur les racines et l’histoire (en oubliant que la modernité en France s’est historiquement construite contre la religion !), on n’en vienne à confiner le christianisme dans le passé. Or, le christianisme a une vitalité que l’on ne peut pas résumer à la vision passée d’un État chrétien. »
Recueilli par Nicolas SENÈZE
Jean Baubérot : "Le risque d'une religion civile "catho-laïque""
Jean Baubérot est titulaire de la chaire "Histoire et sociologie de la laïcité" à l'École pratique des hautes études
« Il faut voir ce qu’on met derrière l’expression ‘‘laïcité positive’’. J’ai moi-même critiqué une certaine laïcité qui tentait d’imposer une religion civique républicaine demandant aux religions une sorte de conformisme aux idéaux de l’État. On est ici face au risque inverse d’une religion civile “catho-laïque”.
En 1905, ce n’était pas la laïcité de l’État qui était en question, mais le fait de savoir si la France était une nation catholique. La solution a été de dire que la dimension religieuse n’avait pas sa place dans l’identité nationale, ce qui donnait plus de liberté aux religions.
L’oublier comporte deux pièges. D’une part, l’atteinte à la liberté de ceux qui ne croient pas et pourraient ne plus se sentir égaux. Ensuite, comme croyant, je crains qu’à force d’insister sur les racines et l’histoire (en oubliant que la modernité en France s’est historiquement construite contre la religion !), on n’en vienne à confiner le christianisme dans le passé. Or, le christianisme a une vitalité que l’on ne peut pas résumer à la vision passée d’un État chrétien. »
Recueilli par Nicolas SENÈZE
Jean Baubérot est titulaire de la chaire "Histoire et sociologie de la laïcité" à l'École pratique des hautes études
« Il faut voir ce qu’on met derrière l’expression ‘‘laïcité positive’’. J’ai moi-même critiqué une certaine laïcité qui tentait d’imposer une religion civique républicaine demandant aux religions une sorte de conformisme aux idéaux de l’État. On est ici face au risque inverse d’une religion civile “catho-laïque”.
En 1905, ce n’était pas la laïcité de l’État qui était en question, mais le fait de savoir si la France était une nation catholique. La solution a été de dire que la dimension religieuse n’avait pas sa place dans l’identité nationale, ce qui donnait plus de liberté aux religions.
L’oublier comporte deux pièges. D’une part, l’atteinte à la liberté de ceux qui ne croient pas et pourraient ne plus se sentir égaux. Ensuite, comme croyant, je crains qu’à force d’insister sur les racines et l’histoire (en oubliant que la modernité en France s’est historiquement construite contre la religion !), on n’en vienne à confiner le christianisme dans le passé. Or, le christianisme a une vitalité que l’on ne peut pas résumer à la vision passée d’un État chrétien. »
Recueilli par Nicolas SENÈZE