Votre chocolat de Pâques a-t-il la conscience tranquille?

[Nickie]

Pâques, une fête supposément chrétienne, est fortement commercialisée de nos nours. Les petits coco de Pâques sont rendus très propulaires. Même mon sobriquet d'internaute, "Cocotte", y fut pris de cette sucrée fête! Mais pouvons nous nous permette d'avoir la conscience tranquille, nous parents et grand-parents biologiques ou par politesses?

Je vous présente une copie collée d'un article de presse...


Votre chocolat de Pâques a-t-il la conscience tranquille?

Nathalie Collard

La Presse

Comment réagiriez-vous si on vous disait que les fèves de cacao qui ont servi à fabriquer votre chocolat de Pâques ont été cueillies par un enfant esclave battu et mal nourri? Avouez que le goût de votre lapin en chocolat devient soudainement amer.

L'organisme Aide à l'enfance profite de la fête de Pâques pour encourager les consommateurs à poser des questions sur la provenance du cacao employé dans la fabrication de leur chocolat préféré. À l'heure actuelle, impossible de savoir dans quelles conditions il a été récolté.

En vue de sa campagne de sensibilisation, Aide à l'enfance a interviewé environ 200 enfants employés dans des plantations de cacao et selon Martine Bernier, chargée de programme pour l'Afrique de l'Ouest, les témoignages s'entrecoupent.

«La plupart de ces enfants, qui sont âgés en moyenne de 12 à 16 ans, racontent qu'ils ont été recrutés dans leur village, le plus souvent dans les marchés publics, souligne Martine Bernier. On leur promet un avenir meilleur puis on les vend à des propriétaires de plantation qui les traitent comme de véritables esclaves. Ces enfants portent des marques de violence sur le corps. Leurs conditions de travail sont inhumaines: ils doivent déplacer des charges trop lourdes pour leur âge, ils sont battus, ils mangent à peine. Les propriétaires les enferment la nuit afin de les empêcher de s'échapper.»

Le cacao provient surtout de l'Afrique de l'Ouest et de l'Afrique centrale, deux régions responsables de 70 % de la production mondiale. En Côte- d'Ivoire seulement, on compte entre 600 000 et un million de plantations de cacao.

Au Canada, le chocolat est une industrie importante. Les Canadiens consomment en moyenne sept kilos de chocolat par année et selon le rapport du président de l'Association canadienne des distributeurs de confiserie publié en 2000, l'industrie chocolatière génère environ 2 milliards $ annuellement. Les producteurs de chocolat canadiens se sont donc fixé une échéance: d'ici juillet 2005, le Canada devrait pouvoir compter sur un processus de certification des fèves de cacao qui permettra d'identifier l'origine de chaque fève utilisée dans la fabrication des friandises à base de chocolat.

«Le Canada est très réceptif, affirme Martine Bernier. Le pays a joué un rôle de premier plan dans le dossier de la certification des diamants et se dit prêt à fournir les mêmes efforts en ce qui concerne le chocolat.»

Le Mali et le Burkina Faso appuient eux aussi les efforts du réseau Save the Children dont fait partie l'organisme canadien Aide à l'enfance. «Ces deux pays sont très sensibilisés à la question du trafic d'enfants», selon Martine Bernier qui revient d'un séjour de trois semaines en Afrique de l'Ouest.

Le chocolat «propre» coûtera-t-il plus cher? Martine Bernier rappelle que le prix du cacao a beaucoup varié au cours des dernières années. «La conjoncture économique n'a pas favorisé l'implantation de moyens de production éthiques. Si les producteurs embauchent une main-d'oeuvre à bon marché, c'est entre autres parce que le prix de vente est insuffisant pour couvrir leur opérations. Tant que les producteurs de cacao ne seront pas rémunérés à un prix juste, le trafic d'enfants risque de continuer. Tout est relié.»