Des Icônes religieux pour donner vie à l'invisible
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Des Icônes religieux pour donner vie à l'invisible
Ecrit le 09 avr.04, 13:28Gilberte Massicotte-Éthier tient à illustrer des saints qui ont marqué l'histoire québécoise, comme Mgr François de Laval et Marguerite d'Youville.
OBJETS RELIGIEUX
Des icônes pour donner vie à l'invisible
Pierre-André Normandin
Le Soleil
«Les églises se vident, et puis ? Ce qui est important, c'est que la foi continue à travers d'autres chemins.» À 84 ans, Gilberte Massicote-Éthier adopte une vision très personnelle de la religion. En reproduisant des icônes de personnages religieux, cette femme veut donner vie à l'invisible grâce à l'art.
Depuis une vingtaine d'années, elle crée sur des planches de bois spécialement conçues des reproduc-tions de Jésus-Christ et de la Vierge Marie. Mais au lieu de se limiter à ces deux emblèmes du catholicisme, Mme Massicotte tient à illustrer des saints qui ont marqué l'histoire québécoise, comme Mgr François de Laval et Marguerite d'Youville. Elle espère d'ailleurs que le maire Jean-Paul L'Allier n'oubliera pas leur rôle important pour la religion lors des Fêtes du 400e de Québec.
Pour Noël, ses enfants ont décidé de lui offrir un tout nouveau site Internet - www.massicotte-ethier.ca - où est répertoriée une partie de l'oeuvre colossale de l'artiste. En fait, elle a réalisé tellement d'icônes dans sa vie, qu'elle ne peut avancer de chiffres précis. Elle sait toutefois que certaines de ses oeuvres sont présentes aux États-Unis et en Europe.
Travail de moine
La conception d'une icône représente un travail de plusieurs semaines, voire jusqu'à six mois pour les plus grandes. Celles-ci peuvent mesurer plus d'un mètre de haut. Mais Mme Massicotte travaille présentement sur sa dernière de cette taille puisque le poids du bois devient trop important pour elle avec le temps.
Toute nouvelle oeuvre doit obligatoirement débuter par une prière de l'iconographe «parce que c'est Dieu qui conduit ma main.» À l'aide de colle de peau de lapin et de poisson, elle greffe au bois taillé du coton de lin ou de tout tissu qui a un lien avec la religion, comme une nappe utilisée par des religieuses.
La surface sur laquelle Mme Massicotte compte peindre finit ainsi par ressembler à du plâtre. Grâce à son haleine, elle y fait adhérer les feuilles d'or 24 carats qui orneront les vêtements ou le halo de lumière de ses personnages.
Pour la préparation de sa peinture, l'octogénaire ne se contente pas d'une simple eau distillée. Depuis quelques années, elle utilise uniquement de l'eau du Jourdain, de Lourdes et de Pâques, ce qui aurait sensiblement amélioré la qualité de ses icônes, selon Mme Massicotte. Une fois le mélange prêt, elle peint les couleurs les plus foncées pour terminer avec les plus pâles. «Après tout, on part des ténèbres pour aller vers la lumière», explique-t-elle.
Simplicité volontaire
Son travail s'inspire surtout des icônes réalisées avant le 15e siècle, où elle dénote une décadence dans cet art millénaire. Elle y illustre tous les grands mystères de la vie de Jésus, comme la pêche miraculeuse. Délibérément, elle a choisi de faire ces images qui comptent très peu de personnages et pratiquement aucun décor. «C'est pour que le message passe mieux : il faut avoir la foi.»
C'est cette volonté de partager sa ferveur religieuse qui la pousse à travailler encore aujourd'hui à 84 ans, «grâce à l'aide de Dieu». Son site Internet qui devrait être actualisé le 24 décembre vise justement à ouvrir les portes du monde à ses icônes. «Je veux toucher les gens par le beau», résume-t-elle.
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