De toutes les exactions commises par l’armée française pendant la guerre d’Algérie, le viol est la plus cachée, la plus obstinément tue depuis quarante ans. Il n’y eut jamais d’ordres explicites de viol, et encore moins d’ordres écrits. Mais, loin d’avoir constitué de simples "dépassements", les viols sur les femmes ont eu un caractère massif en Algérie entre 1954 et 1962.
Les anciens appelés interrogés par "Le Monde" témoignent du caractère massif de l’humiliation des femmes entre 1954 et 1962. Selon l’un d’eux, les détenues subissaient ce sort "en moyenne neuf fois sur dix". Un homme né en 1960 du viol d’une Algérienne par des soldats français demande aujourd’hui réparation.
"Dans mon commando, les viols étaient tout à fait courants. Avant les descentes dans les mechtas (maisons en torchis), l’officier nous disait : "Violez, mais faites cela discrètement"", raconte Benoît Rey, appelé comme infirmier dans le Nord constantinois à partir de septembre1959, et qui a relaté son expérience dans un livre, Les Egorgeurs. "Cela faisait partie de nos "avantages" et était considéré en quelque sorte comme un dû. On ne se posait aucune question morale sur ce sujet. La mentalité qui régnait, c’est que, d’abord, il s’agissait de femmes et, ensuite, de femmes arabes, alors vous imaginez..." Sur la centaine d’hommes de son commando, "parmi lesquels des harkis redoutables", précise-t-il, une vingtaine profitait régulièrement des occasions offertes par les opérations de contrôle ou de ratissage. A l’exception de deux ou trois, les autres se taisaient, même si ces violences les mettaient mal à l’aise. La peur d’être accusé de soutenir le Front de libération nationale (FLN) en s’opposant à ces pratiques était si vive que le mutisme était la règle.
Une vieille femme venue se plaindre que sa fille a été violée par des militaires français près d’Aumale/Sour el-Ghozlane, en 1961 - Marc Garanger
"Les prisonniers qu’on torturait dans ma compagnie, c’étaient presque toujours des femmes, raconte de son côté l’ancien sergent Jean Vuillez, appelé en octobre 1960 dans le secteur de Constantine. Les hommes, eux, étaient partis au maquis, ou bien avaient été envoyés dans un camp de regroupement entouré de barbelés électrifiés à El Milia. Vous n’imaginez pas les traitements qui étaient réservés aux femmes. Trois adjudants les "interrogeaient" régulièrement dans leurs chambres. En mars 1961, j’en ai vu quatre agoniser dans une cave pendant huit jours, torturées quotidiennement à l’eau salée et à coups de pioche dans les seins. Les cadavres nus de trois d’entre elles ont ensuite été balancés sur un talus, au bord de la route de Collo."
Mesuraient-ils alors la gravité de leurs actes ? La plupart n’ont pas de réponse très tranchée. "On savait que ce que nous faisions n’était pas bien, mais nous n’avions pas conscience que nous détruisions psychologiquement ces femmes pour la vie, résume l’un d’eux. Il faut bien vous remettre dans le contexte de l’époque : nous avions dans les vingt ans. Les Algériens étaient considérés comme des sous-hommes, et les femmes tombaient dans la catégorie encore en dessous, pire que des chiens...
Saura-t-on un jour combien de viols ont eu lieu ? Combien de suicides ces drames ont provoqués ? Combien d’autres victimes, souvent encore des enfants, ont subi des agressions sexuelles (fellations, masturbations, etc.) devant leurs proches pour augmenter encore le traumatisme des uns et des autres ? Il faudra aussi se pencher sur la question des "Français par le crime", comme se définit Mohamed Garne, né d’un viol collectif de sa mère, Khéira, par des soldats français, alors qu’elle était âgée de quinze ans. Il reste de nombreuses pistes à explorer, et tout d’abord à écouter la parole qui se libère d’un côté comme de l’autre de la Méditerranée. "Il faudrait aussi travailler sur l’imaginaire des anciens d’Algérie, souffle l’historien Benjamin Stora. Ils ont écrit plus de trois cents romans, où presque tous "se lâchent" et relatent des scènes de viols terrifiantes. C’est alors qu’on prend la mesure de ce qu’a dû être l’horreur."
Florence Beaugé [Le Monde, 11 octobre 2001]
Comment la France respectait la femme musulmane !!!
Comment la France respectait la femme musulmane !!!
Ecrit le 31 oct.06, 14:07Ecrit le 31 oct.06, 14:22
La guerre fait toujours ressortir le pire chez certains hommes, et l'effet de groupe peut amener au pire.
Toutes guerres entrainent des exactions contre les populations. La guerre d'algérie n'y a pas echappé, mais c'est le lot de presque toute les guerres.
La guerre c'est le mal.
Toutes guerres entrainent des exactions contre les populations. La guerre d'algérie n'y a pas echappé, mais c'est le lot de presque toute les guerres.
La guerre c'est le mal.
Re: Comment la France respectait la femme musulmane !!!
Ecrit le 31 oct.06, 14:58John qui vient de découvrir que la guerre s'accompagne de viols. Pas besoin de remonter aussi loin. T'as qu'à regarder au Darfour, où les rôles sont inversés cette fois.
- Jupiterus
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Ecrit le 31 oct.06, 23:24
Pourquoi la France n'accepte t-elle pas de parler de génocide. En Algérie en tout cas c'est le cas. C'est bien plus facile pour elle de parler dans ses livres d'histoire du role positif de la colonisation ou bien de sortir une loi sur le génocide arménien au lieu de se remettre en question.
Le pacte d'amitié France-Algérie n'est pas pour demain.
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Ecrit le 01 nov.06, 07:03
[quote="Jupiterus
Le pacte d'amitié France-Algérie n'est pas pour demain.[/b][/color][/quote]
il aurait pu être fait depuis longtemps , si le FLN ne tenait pas le pouvoir sans partage depuis 1962
La paix des braves , cela existe , puisque nous l'avons fait avec les allemands
Si tu parles d'un traité d'amitié comme l'ex-URSS signait avec ses états satellites , NON merci
Le pacte d'amitié France-Algérie n'est pas pour demain.[/b][/color][/quote]
il aurait pu être fait depuis longtemps , si le FLN ne tenait pas le pouvoir sans partage depuis 1962
La paix des braves , cela existe , puisque nous l'avons fait avec les allemands
Si tu parles d'un traité d'amitié comme l'ex-URSS signait avec ses états satellites , NON merci
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