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L'Allemagne dans ses petits souliers

Pascale Hugues

Le Mondial sera un « spectacle gai et tout en couleurs », a promis Wolfgang Schäuble. Mais, sous son sourire rassurant, le ministre de l'Intérieur allemand ne cache pas son inquiétude. « Il n'est jamais possible d'écarter tous les risques », répète-t-il depuis des semaines. Première menace : l'attentat terroriste. La police estime à 21 le nombre de matchs susceptibles de constituer une cible idéale. Les matchs auxquels prennent part les pays ayant participé à la guerre en Irak - Etats-Unis et Grande-Bretagne en tête -, mais aussi l'Espagne, la Pologne et la Corée du Sud, seront placés sous haute surveillance. La Luftwaffe observera le ciel au-dessus des stades. Des chasseurs se tiendront prêts à décoller de leurs hangars si les systèmes de surveillance Awacs de l'Otan détectent un appareil suspect. La cellule de commandement central, chargée de surveiller les stades, est logée dans les locaux du ministère de l'Intérieur, à Berlin. C'est là que toutes les données seront centralisées et étudiées par des experts, des agents des services secrets et des représentants d'Interpol et d'Europol. Second risque : les hooligans. 7 000 fans à la réputation douteuse ont été fichés. Pour les refouler aux frontières, des contrôles, abolis depuis les accords de Schengen en 1995, ont été rétablis. Des bobbys patrouilleront les rues allemandes pour contrôler leurs supporters. Angela Merkel aimerait présenter au monde le visage d'une Allemagne normalisée et bon enfant. Mais le cauchemar des Jeux olympiques de Munich en 1972, quand un commando de terroristes palestiniens exécuta plusieurs membres de l'équipe israélienne, est encore présent dans toutes les mémoires. Le gouvernement de Willy Brandt avait à l'époque été accusé d'avoir fait preuve de laxisme



© le point 08/06/06 - N°1760 - Page 85 - 273 mots