En deux mots, Marie madeleine n'a pas ete la victime d'un complot des peres de l'Eglise.bsm15 a écrit :Désolé de te contredire, Ahasverus, mais :
Une personne religieusement neutre n'aurait pas un regard plus objectif qu'une autre.
Une personne religieusement neutre a, elle aussi, un substrat culturel qui influe sur ses jugements.
En histoire, de même, toute source est subjective.
C'est-à-dire que l'origine d'un document doit toujours être prise en compte et que le degré d'objectivité d'un document n'est jamais absolu.
Même une statistique venant d'un organisme d'Etat très sérieux et renommé est subjective : dans les modalités par lesquelles elle a été recueillie, dans les questions qui ont éventuellement été posées, dans le traitement des données, il y a de la subjectivité.
L'objectivité est une illusion.
Un historien, par exemple, n'est jamais objectif, même un historien papou qui viendrait travailler sur l'histoire de Vichy, ou un historien taïwanais qui viendrait travailler sur le problème des minorités aux USA (pour prendre des sujets bien épineux...).
Il faut bien en être conscient, hélas... ou tant mieux. Je crois en effet que cette subjectivité, dès lors qu'elle est reconnue et assumée, peut-être très fructueuse.
(Et au passage, contrairement à une idée couramment répandue, les chercheurs en sciences "dures" - physique, mathématiques- sont tout aussi subjectifs dans leurs recherches qu'un historien de l'art ou un philosophe...).
Le fameux "point de vue de Sirius" tant vanté par les philosophes des Lumières est depuis longtemps mis au placard par les épistémologues des sciences dures, naturelles, humaines et sociales... L'objectivité ne vient pas du "point de vue de Sirius", mais de la confrontation d'idées entre gens raisonnables, et pas forcément éloignés de l'enjeu du débat.
Toute la question est en fait de définir les gens raisonnables...
En tout cas, les théoriciens du complot (judéo-maçonnique, clérical-fasciste ou CIA-KGBiste) ne pourront jamais prétendre faire partie des "gens raisonnables". Croire au complot, en soi, induit déjà un présupposé contraire à l'épistémologie des sciences humaines : les autres sont manipulés, j'ai la vérité, je suis objectif, et je suis face à des gens puissants qui sont prêt à tout pour m'empêcher de la dire. Une personne qui part de ces présupposés ne fera jamais un bon historien, de l'art, des idées, de l'Eglise ou de tout ce que l'on veut. (Voir les négationnistes, les afrocentristes, les antisémites... et ceux qui croient au "complot de l'Eglise").
Voilà, c'était la mise au point épistémologique du jour. Bonne journée. (En l'occurence, ceux à qui "2000 ans de culture leur disent que c'est un homme" ont probablement raison, parce qu'ils partagent avec Vinci 1500 ans de culture, et que Vinci ne faisait pas partie d'une quelconque secte d'initiés...).
Excuse moi mon vieux mais un organisme qui au 21ieme siecle, en depit de toutes les preuves scientifiques d'organismes competants, en depit de resultats prouves, en depit des resultats negatifs de sa position, continue a defendre une position intenable pour la seule et unique raison que faire autrement mettrait sa doctrine en danger n'a plus beaucoup de credibilite.