<< Question qui n'aura jamais de reponse : Mere Teresa est elle morte vierge ? demande Ahasverus
Pourquoi pas ? répond Medico>>
Cela faisait quelque temps que je ne voyais plus de réaction sur les propos de l’abbé Pierre, propos que je ne relève pas, sur le plan « des prêtres et de l’amour sexuel », mais sur celui de « l’homme et du mariage ».
J’étais déjà intervenu en novembre dans ce sens.
Je reviens demander si le plus important pour l’avenir du monde se pose dans la question sur la virginité de tel ou telle, ou de ce que chacun a décidé d’en faire, de faire de lui-même, de sa chair, de son existence, de son amour et de la grandeur qu’il représente ? (La chanson de Pierre Vassiliu « qui c’est celui-là ? », envoyée par Florence_Yvonne, illustre cet enjeu à sa manière).
L’orientation que chacun donne à sa vie est en perpétuelle évolution et c’est tant mieux, c’est la vie. Le propre de l’homme, au sein de cette vie évolutive, est d’être lui-même co-créateur, de se former une identité unique, d’être doué d’une parole qui ne peut être définie par le seul langage ou des mots, le propre de l’homme est d’aimer comme aime tout être vivant mais bien plus encore d’aimer à l’image du Créateur qui se fait un devoir d’aimer tous ses fils, de jouir d’une liberté telle qu’il peut diviser, refuser, déformer, comme transfigurer toutes les qualités précédentes. Il peut se choisir.
Tout cela pour dire que je vois l’évolution et l’orientation que chacun donne à son existence comme plus importantes que son état. Vierge ou pas… que faire de cette virginité ? Amoureux ! Que faire de cet amour ? Unis, que faire de cette union ? A quel objectif tend l’homme dans sa vie ?
Pour moi, le problème contemporain le plus grave n’est pas celui de l’absence de liberté que les hommes s’imposent les uns sur les autres mais ce que traduit cette négation de liberté comme ignorance de notre nature. Absence de liberté d’aimer ? Et de responsabilité ? C’est aussi un devoir que d’aimer (comme le disait Marcel Camus). Mais il ne s’agit pas d’aimer seulement dans la chair ou dans les sentiments ! Liberté de se marier ? Mais qu’est-ce que le mariage sinon la rencontre et la fusion de deux êtres en une nouvelle création ? Et, à la suite de ce problème d’ignorance de notre nature créatrice (créatrice d’âme par la conjugaison bénéfique de la chair et de l’esprit), le problème est dans les conséquences de cette ignorance, et, notamment, dans la séparation, la destruction, le divorce.
Je reprends ce que Jésus, non pas fondateur de religion (ni dogmatiste, ni chef) mais rappeleur de vie spirituelle, soulignait à tous ses frères qui, depuis la Genèse devaient bien savoir ce que le Père voulait pour eux, mais qui ne l’accomplissaient pas :
<< Le créateur fit l'homme et la femme. C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu (ou l’homme qui adhère au Plan du créateur par ses actes) a joint. >> (Mathieu 19/4à6)
Pour ainsi dire, je vois que l’important est dans ce qu’on fait de ses relations, quelles qu’elles soient. La relation cassée (en amour, en amitié et dans tout ce qui se construit sur le plan humain, donc divin !), la division, les amours furtives et sans valeur, l’essai d’une personne comme s’il s’agissait d’une marchandise, la rupture de l’engagement, l’annulation de la parole donnée, qui sont le lot courant de nos existences et de leur environnement, représentent la cause ignorée d’une plaie incommensurable de ténèbre et de souffrance, autant dans la vie des gens que dans la nature qui nous entoure. L’homme est libre, libre d’aimer, libre d’inventer comment aimer et pour quoi faire !!
En ce début d’année au creux de l’hiver qui aspire au printemps, je nous fais le vœu à chacun, de construire avec ténacité la pureté de son cœur sur les oripeaux de notre humanité, de faire son âme à travers toutes les rencontres et toutes les relations, en les orientant vers la bonté, la liberté et l’intelligence pour que ce monde change en bien par nos existences.
bernard