proserpina a écrit :
C'est vrai et c'est faux....
Dans la constitution le premier amendement dit
«le Congrès ne fera aucune loi relativement à l'établissement d'une religion ou en interdisant le libre exercice»
Par contre dans la réalité, les juges font systématiquement voter sur la bible, y compris le president des etats unis, qui ne rentrent en fonctin qu'après l'avoir fait
Les ecoliers récitent le serment d'allégeance;
«Je prête allégeance au drapeau des Etats-Unis d’Amérique et à la République qu’il représente, une Nation sous Dieu, indivisible, avec la liberté et la justice pour tous».
sur les billets de banque il y a «In God we trust»
Dans les faits, les Etats unis d'Amérique sont empreint de religiosité. Certains disent que toutes les religions sont admises mais "athée" sonne comme une insulte
D'autres parle de théocratie...
En tout cas , les USA sont visiblementtrès proche de Dieu au point qu'il souffle dans l'oreille de son président : "Iran, tu envahiras!"
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Bonjour,
Mais non les amércains ne vous ferons pas le plaisir d'envahir l'Iran .
Tout simplement parcequ'ils ne peuvent plus pour 3 raisons:
1/ Ils sont déjà en Irak
2/ L'Iran n'est pas l'Irak
3/ Ils sont trop impopulaires dans les pays arabes et en Europe pour ce lançer TOUT SEUL dans cette aventure à grand risque.
La seule raison aujourd'hui qui peux entrainer une intervention US unilatérale sans doute (car je doute fortement que l'Europe bouge le petit doigt en dehors des indignations habituelles et formalisées), à mon sens, est une attaque Iranienne contre Israel... et les Palestiniens
Aujourd'hui vous semblez croire le problème du nucléaire Iranien est uniquement un problème US.
Et bien vous vous trompez, nous sommes aussi concernés, et oui !
Un Iran nucléaire c'est un risque mutiplicateur de déssimination de ces armes qui pourraient servir contre nous.
Les Européens l'ont bien compris, mais ils semblent impuissant.
Comme pour l'Irak ils semblent partis pour des négociations sans fin ou du moin jusqu'au jour ou l'Iran annoncera etre une puissance nucléaire.
Ce dossier est très difficle à gerer, je l'admets pour les Européens.
Meme s'il y avait sanction, l'Iran justifirait celà pour poursuivre ses activités et de toute façon des sanctions sans controle efficace aux fontières qui sont immenses, ne serviraient pas vraiment à grand chose.
Conclusion: L'Iran deviendra rapidement une puissance nucléaire.
Il faudra gérer l'aprés, et là c'est pas gagné !
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Le Monde - Jeudi 24 novembre 2005 - Laurent Zecchini
Nucléaire iranien : la stratégie européenne dans l'impasse
La situation "est très, très compliquée", avoue un négociateur européen. "Nous ne sommes pas certains que notre action diplomatique soit vouée à l'échec ; il reste des raisons d'espérer", avance un autre. Ces euphémismes dissimulent une piteuse réalité : les pays de la "troïka" européenne (Allemagne, France et Grande-Bretagne), qui négocient depuis octobre 2003 avec l'Iran pour trouver un compromis sur le dossier du nucléaire militaire - en clair, garantir que Téhéran ne passera pas de son usage civil au militaire -, craignent d'être dans une impasse.
"Ils font du pilotage à vue et n'ont plus de stratégie", résume Bruno Tertrais, spécialiste des questions nucléaires à la Fondation pour la recherche stratégique. Reste à gagner du temps, à retarder le plus longtemps possible le moment où il faudrait se résoudre à utiliser une "bombe diplomatique" aux conséquences imprévisibles : la saisine du Conseil de sécurité des Nations unies, pourtant envisagée depuis septembre par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), au vu des "manquements" des Iraniens à leurs engagements.
Telle est aujourd'hui la ligne directrice de l'Union européenne, avec de fait le soutien des Etats-Unis, et dans une grande clarté vis-à-vis de Moscou. Motif : "Conserver le fil du dialogue avec les Iraniens. S'il se rompt, nous entrons dans l'inconnu", explique à Paris un des hauts responsables du dossier. Bref, à défaut de réel dialogue, l'Europe se résout à sauver les apparences. Car, au mépris des résolutions de l'AIEA, l'Iran a repris en août la conversion de l'uranium (étape préalable à l'enrichissement). Et il vient d'annoncer son intention d'en convertir 50 tonnes supplémentaires. Par cette attitude, ses autorités ne sauraient mieux souligner à la fois la pusillanimité des Européens et leur propre sentiment d'impunité. A ce stade, elles n'ont pas tort : lors de sa réunion du 24 novembre, le conseil des gouverneurs de l'AIEA devrait se dérober, une fois de plus, devant l'obstacle d'un transfert du dossier iranien à l'ONU.
Européens et Américains ont l'intime conviction, basée sur un faisceau de faits convergents, que les efforts de Téhéran pour maîtriser tout le cycle nucléaire ne correspondent à aucun programme limité à la seule production d'électricité. Pour eux, le doute n'est donc pas permis : l'Iran veut la bombe. "Il veut être considéré comme une grande puissance régionale disposant d'une option nucléaire militaire", assure M. Tertrais. Dès lors, comment et que négocier ?
D'un côté, il faut tenter de convaincre Téhéran qu'il peut obtenir des Occidentaux des avantages économiques, commerciaux et diplomatiques et des garanties de sécurité lui conférant un statut régional éminent au prix de son renoncement à l'arme atomique. Et, en même temps, s'efforcer de dévoiler l'état d'avancement de son programme nucléaire. Seulement voilà : l'UE et les Etats-Unis ne disposent pas de "smoking guns", de pistolets fumants, comme on disait à l'époque où les inspecteurs onusiens cherchaient en Irak des armes de destruction massive.
"Personne n'a la preuve absolue et définitive que les Iraniens cherchent à fabriquer la bombe", résume un habitué des pourparlers euro-iraniens, aujourd'hui interrompus et dans l'impasse. Mais les informations dans ce sens se sont multipliées. Dans son rapport du 18 novembre, Mohamed ElBaradei, le directeur de l'AIEA, a indiqué que les Iraniens se sont procuré, en 1987, via la "filière pakistanaise", des instructions permettant de fabriquer des éléments entrant dans la mise au point d'une bombe.
Reste que la majorité au Conseil des gouverneurs de l'AIEA est aujourd'hui plus indécise que lors de la précédente réunion (le 24 septembre), qui menaçait Téhéran d'un dépôt du dossier devant le Conseil de sécurité. La Syrie, Cuba, la Biélorussie et la Libye y ont fait leur entrée : on les voit mal voter contre l'Iran.
La position indienne de soutien aux Européens en septembre a été un choc pour l'Iran. Ces deux pays ont de puissants intérêts communs, comme la construction d'un gazoduc ou encore un contrat de 22 milliards de dollars assurant à New Delhi un approvisionnement en gaz perse pendant vingt-cinq ans. L'Iran fait raffiner son pétrole en Inde mais, en retour, est obligé d'importer 38 % de ses besoins en essence, ce qui implique, pour lui, une grande vulnérabilité si des sanctions prenaient la forme d'un blocus énergétique. Parallèlement, New Delhi négocie avec Washington en vue d'un contrat géant de fourniture de centrales nucléaires. Un vote indien contre la résolution du 24 septembre ou même une abstention auraient été peu appréciés à Washington, d'autant que l'Inde est une pièce maîtresse dans la stratégie euro-américaine visant à éviter de transformer la question iranienne en conflit Nord-Sud.
Une autre raison justifie l'attentisme des Européens. Traditionnellement difficile à décrypter, la politique iranienne est devenue opaque depuis l'élection du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad (le 24 juin). Les récentes purges dans la diplomatie et la fonction publique iraniennes, les protestations du Parlement après l'affirmation de M. Ahmadinejad selon laquelle Israël devait être "rayé de la carte", ont suscité de vives inquiétudes internationales.
"Les diplomates ont été remplacés par des militants idéologues, qui ne prennent pas la mesure des conséquences d'une saisine du Conseil de sécurité", assure un diplomate européen. Lequel en conclut à la nécessité de... "redoubler de patience". Dans quel objectif ? Que peut encore espérer la troïka européenne ? A priori, rien ne laisse imaginer qu'une récente proposition russe puisse servir de base à un compromis : Téhéran l'a repoussée en spécifiant que l'enrichissement de l'uranium "doit avoir lieu sur le sol iranien".
Le "compromis russe", pour empêcher toute acquisition technologique par l'Iran de passage du civil au militaire, laisse aux Iraniens la faculté de se livrer à la conversion de l'uranium (sous un strict contrôle international). Mais le produit de cette transformation — l'hexafluorure d'uranium gazeux (UF6) — serait ensuite transféré en Russie pour y être enrichi, afin d'alimenter les centrales iraniennes.
Parallèlement, les Américains et l'AIEA envisagent de créer une sorte de "banque de réserve de combustible nucléaire", qui offrirait à ses clients une garantie d'approvisionnement. Sa création aurait l'avantage d'ôter aux Etats maîtrisant le nucléaire civil la tentation de se lancer dans l'enrichissement.
Si Téhéran continue de refuser toute solution, les Européens finiront peut-être par saisir le Conseil de sécurité, ne serait-ce que pour donner un "avertissement solennel" à l'Iran. Mais, pour le moment, ils ont décidé de ne pas le faire. Il n'y a donc aucune chance que l'AIEA se retourne vers l'ONU à ce stade.
Pourquoi les Européens ont-ils reculé ? Si des sanctions étaient proposées à New York, il est peu probable que la Russie et la Chine s'y associeraient. On aboutirait dès lors à la cassure que les Occidentaux cherchent à éviter. Et M. Ahmadinejad n'hésiterait peut-être pas à se servir d'un tel prétexte pour résilier le paraphe de son pays sur le traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
De plus, le risque serait grand de voir des pays de la région, qui ont fait le choix de renoncer au nucléaire, mais craignent de voir Téhéran accéder à l'arme nucléaire — tels l'Arabie saoudite et l'Egypte —, revenir sur leur décision. Les Européens ont donc de puissants motifs pour retarder l'engagement dans un processus de crise ouverte avec l'Iran.
Quitte à conforter les Iraniens dans leur idée que l'Europe est coincée dans sa stratégie et l'Amérique trop empêtrée en Irak pour que la menace d'employer la manière forte soit à prendre au sérieux. Et qu'ils peuvent, sans grand risque, poursuivre leur programme nucléaire militaire.
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AOÛT 2002. L'organisation islamiste d'opposition Moudjahidins du peuple révèle l'existence de l'usine d'enrichissement d'uranium de Natanz et les travaux de construction d'un réacteur à Arak.
AOÛT 2003. La troïka (Allemagne, France, Grande-Bretagne, dit UE3)
propose des négociations à l'Iran.
OCTOBRE 2003. Premier accord UE3- Iran. Téhéran accepte d'appliquer le protocole additionnel au traité de non-prolifération (TNP), qui permet des inspections inopinées de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), et de suspendre les activités d'enrichissement. En 2004, les négociations évoluent au gré des refus et
acceptations de Téhéran sur la fourniture de documents et l'accès aux sites.
NOVEMBRE 2004. Signature de l'accord de Paris entre l'UE3 et l'Iran. Ouverture de négociations pour un accord sur des "garanties objectives" du caractère pacifique du programme nucléaire iranien. Téhéran suspend l'enrichissement de l'uranium.
AVRIL. L'Iran menace de reprendre la conversion si l'UE3 n'accepte pas ses propositions. Refus européen.
AOÛT. Téhéran annonce la reprise des activités de conversion, alors que les Européens lui ont transmis un protocole d'accord prévoyant des compensations et un soutien à son programme nucléaire civil.
24 SEPTEMBRE. Une résolution de l'AIEA (la Russie et la Chine s'abstiennent) prévoit un recours implicite au Conseil de sécurité des Nations unies.