BUSH ET DIEU

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moodyman

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BUSH ET DIEU

Ecrit le 26 août04, 00:04

Message par moodyman »

Bush et Dieu

Ed Vulliamy

On ne peut rien comprendre à l'actuel président des États-unis sans connaître son itinéraire personnel : celui d'un fils de famille alcoolique qui, un jour, a retrouvé la foi.

Londres
DE MIDLAND (TEXAS)
Ce dimanche matin comme tous les dimanches, la bonne société de l'industrie pétrolière se rassemble dans le bâtiment immaculé de l'église baptiste Belle View. Le révérend Andrew Stewart prie pour que "les ennemis de notre pays soient définitivement vaincus" et demande à Dieu de bénir "notre président, ami et collègue texan George Walker Bush". La foi religieuse, si forte dans l'ouest du Texas, est primordiale pour comprendre ce qui arrive à l'Amérique, au Parti républicain et - si George W. Bush parvient à ses fins - à l'ordre mondial. D'ailleurs, Bush l'a clairement déclaré : "Pour comprendre ma femme Laura et moi-même, vous devez comprendre Midland. Tout ce que nous sommes, tout ce en quoi nous croyons prend sa source en cet endroit." L'idéologue conservateur David Frum vient de publier le premier livre donnant un aperçu de la Maison-Blanche sous l'administration de Bush*. Frum a été rédacteur des discours du président et c'est lui qui a forgé l'expression "axe du mal" pour définir l'Irak, l'Iran et la Corée du Nord. La phrase la plus saisissante du livre est celle par laquelle il débute : "On ne vous a pas vu à la séance d'étude de la Bible", s'est entendu dire Frum d'un air pincé à son arrivée à la Maison-Blanche. L'étude de la Bible, explique Frum, "si elle n'est pas obligatoire, n'est pas non plus facultative".
Le président George W. Bush ouvre chaque Conseil des ministres par une prière. Ses débuts dans la vie n'annonçaient pourtant rien de tel. Dans sa famille, "George a toujours été l'indiscipliné", remarque Karl Rove, le cerveau de la carrière politique de Bush. Les gens de Midland aiment évoquer le jour où le jeune Bush a expédié un ballon de football à travers les vitres de la classe ou raconter comment il se dessinait des favoris à la Elvis Presley sur le visage. En 1964, Bush entra à l'université Yale comme l'avait fait son père avant lui, mais, à la différence de celui-ci, consacra une bonne partie de ses années universitaires à faire, selon ses propres termes, "des choses que je n'aimerais pas que mes filles fassent". Il consacra toutefois une grande énergie à la présidence de la fraternité étudiante Delta Kappa Epsilon, dont le New York Times affirmait à l'époque qu'elle pratiquait volontiers des rites d'initiation sadiques. Il connut alors quelques ennuis avec la justice - une fois pour avoir arraché le but d'un terrain de football à Princeton, une autre fois pour conduite en état d'ivresse. Enfin, se souvient l'un de ses amis installé à Midland, "quand il chassait la femme, il rentrait rarement bredouille".
Après Yale, le père de Bush s'arrangea pour le faire enrôler dans la garde nationale, lui évitant ainsi de partir au Vietnam. George W. s'attira cependant une certaine notoriété lorsqu'un avion du gouvernement vint le chercher dans son baraquement pour l'emmener à Washington, où il avait rendez-vous avec une certaine Tricia, fille de Richard Nixon. Ensuite, il se lança dans le commerce du pétrole. Tout le monde connaît les fonctions lucratives qu'il occupa au sein des conseils d'administration d'entreprises pétrolières, puis de clubs de base-ball : c'était un administrateur lamentable qui fit fortune dans les deux secteurs grâce aux investissements consentis par ceux qui entendaient gagner les faveurs de son père. Bush ponctuait ses activités professionnelles de folles virées abondamment arrosées en compagnie de son vieil ami d'enfance Clay Johnson. Ils pouvaient rester trois jours sans dormir, à faire la fête au bar du Country Club de Midland avec des collègues golfeurs. Il devint bientôt alcoolique. "A 40 ans, George n'avait aucun avenir", reconnaît son cousin John Ellis.
Mais Bush avait fait la connaissance d'une bibliothécaire prénommée Laura, une femme apolitique au tempérament calme : le contraire de Bush. "La plupart des existences connaissent des moments cruciaux, devait écrire le futur président. Des moments qui vous orientent vers une nouvelle direction." Laura Bush donna naissance à des jumelles, Jenna et Barbara. Pendant ce temps, Bush s'adonnait à d'interminables beuveries, dont une qui dura une semaine entière : à la fin, il se regarda dans le miroir et vit son visage souillé de vomi séché. Il tomba à genoux et implora l'aide de Dieu. Ce fut l'amorce de ce qui allait être un grand virage pour George Bush, mais aussi pour l'Amérique - et le reste du monde.
Bush continua à élargir son réseau de relations à l'occasion des campagnes de son père et se mit à nourrir ses propres ambitions politiques. Mais son mobile initial n'avait rien à voir avec la religion. "Et si je me présentais ? dit-il un jour. Si nous envoyions un ami des pétroliers au Congrès ?" Bush rencontra alors l'homme qui, plus que tout autre, a forgé sa carrière politique : le Texan Karl Rove. Ancien conseiller politique au Texas, celui-ci est aujourd'hui, avec le vice-président Dick Cheney, l'homme le plus puissant de la Maison-Blanche après Bush. En 1994, aidé par Rove et grâce aux généreuses donations versées par les amis de son père et l'industrie pétrolière, Bush décrocha le poste de gouverneur du Texas. Son mandat fut marqué par de multiples faveurs consenties aux compagnies pétrolières, mais aussi par un programme propre à enchanter ses nouveaux amis de la droite chrétienne. Le slogan de sa campagne présidentielle, "Pour un conservatisme compatissant", fut considéré comme un geste en direction des centristes, alors qu'en réalité c'était un concept mis au point par Doug Wead, un évangéliste enflammé de l'Assemblée de Dieu.
Pendant sa campagne, il était impossible de ne pas être frappé par le talent politique de Bush, cette faculté à s'assurer d'un simple regard la loyauté immédiate de son interlocuteur (comme cela se passait également avec Clinton), un talent que ses adversaires sous-estimèrent. Cependant, une fois arrivés à la Maison-Blanche, George et Laura Bush agirent de manière radicalement contraire aux Clinton. Ils rétablirent l'étiquette - le personnel avait été choqué par les manières de l'équipe précédente, avec ses discussions jusqu'à minuit dans le Bureau ovale, en jeans autour d'une pizza. Cravate et costume noir furent de nouveau obligatoires ; on ne devait plus prononcer le nom de Bush : pour tous, il est désormais "le président". La nouvelle règle est que tout le monde doit être au lit à 22 heures. Et puis il y a des nouveautés : la séance d'étude de la Bible et les prières au début de chaque Conseil des ministres. Mari et femme prient ensemble avant de se coucher. L'année dernière, le chef du groupe républicain à la Chambre des représentants, Tom DeLay, déclarait devant une congrégation baptiste réunie à Houston que Dieu lui-même avait placé Bush à la Maison-Blanche et qu'il se servait aujourd'hui de lui pour "promouvoir une vision biblique du monde".
Sur le plan mondial, la foi religieuse du président a eu deux résultats : tout d'abord, elle a suscité une curieuse alliance entre la droite chrétienne et le mouvement sioniste, faisant ainsi de l'Israël d'Ariel Sharon le plus proche allié des Etats-Unis ; d'autre part, elle justifie la recherche d'une position de puissance incontestée. Bush le chrétien a porté au premier plan de la scène politique américaine les partisans les plus fervents d'Israël, comme le sous- secrétaire à la Défense, Paul Wolfowitz, ou encore Elliot Abrams, dont il a fait son conseiller spécial pour le Proche-Orient. Dans son livre, David Frum retrace l'évolution de Bush, passé d'une certaine "indulgence face à l'islam" à la conviction que celui-ci représente "l'un des grands empires du monde", auquel les Etats-Unis doivent "imposer le respect". La justification d'une guerre éventuelle, explique Frum, serait d'assurer une "nouvelle stabilité" qui verrait l'Amérique "diriger la région comme ne l'a fait aucune puissance depuis les Ottomans, voire les Romains". Paradoxalement, la totalité des Eglises chrétiennes américaines (y compris celle de Bush, les Premiers Méthodistes) est désormais opposée à la guerre annoncée contre l'Irak, à une seule exception près : l'Eglise baptiste du Sud, exclusivement blanche et d'extrême droite.
NOTE

* The Right Man : The Surprise Presidency of George W. Bush (L'homme qu'il fallait : la surprenante présidence de George W. Bush), éd. Random House, New York.

Michel-Ange

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Ecrit le 26 août04, 02:58

Message par Michel-Ange »

Les protestants et les Juifs ont toujours manipuler les Musulmans contre les catholiques . Bush avec sa rreligion à deux faces une supposée démocratique l'autre contradictoire ultra violente est en train de se mettre à dos pour toujours le milliard de musulmans. Ce Bush fait un tort irréparrable à tout l'occident mais surtout à l'AMÉRIQUE DU NORD dont nous sommes bien malgré nous

moodyman

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Ecrit le 27 août04, 01:40

Message par moodyman »

Ce qui me parait inquietant aujourd'hui c'est que les mouvements reactionnaire d'habitude tres forts aux US sont museles par le genie des propagandistes Bushistes, il m'arrive de discuter avec des americains qui se posent la question de savoir pourquoi ils indisposent le reste du monde, pourquoi les europeens les pointent du doigt et que les arabes ne les aiment pas.
Le pire c'est qu'ils paraissent sinceres.

Michel-Ange

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Ecrit le 27 août04, 03:36

Message par Michel-Ange »

Je pense qu'ils ne sont pas informés comme nous ou n'ont pas le temps de le faire car ils travaillent jour et nuit ces AMERICANS pour enrichir leurs maître le 10 % de très riches . Je me demande même si KERRY pourra réparer autant de haine accumulée dans le monde contre les USA à cause des guerres des BUSH ?

desertdweller

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Ecrit le 28 août04, 23:08

Message par desertdweller »

moodyman a écrit :Ce qui me parait inquietant aujourd'hui c'est que les mouvements reactionnaire d'habitude tres forts aux US sont museles par le genie des propagandistes Bushistes, il m'arrive de discuter avec des americains qui se posent la question de savoir pourquoi ils indisposent le reste du monde, pourquoi les europeens les pointent du doigt et que les arabes ne les aiment pas.
Le pire c'est qu'ils paraissent sinceres.
Ben voyons, la presse est libre aux US. Tout le monde sait ca :lol:

moodyman

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Ecrit le 29 août04, 00:22

Message par moodyman »

Peut etre me suis je mal fait comprendre, je sous entendais que la propagande est tellement bien organisee que les reacs et mouvements anti-guerre jadis si puissant ont du mal aujourd'hui a se faire entendre.

desertdweller

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Ecrit le 29 août04, 18:27

Message par desertdweller »

Au US etre qualifie de liberal (En Europe on dirait gauchiste), c'est une insulte. Quand on pense que CNN est qualifie de Liberal parce que l'ex femme de Ted Turner, Jane Fonda, est bien connue pour ses tendances gauchistes.
Pour ceux qui sont interesse a lire une autre voix de l'Amerique, je suggere de lire les article de Noam Chomsky http://www.chomsky.info/ l'anti Bush en chef.

moodyman

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Ecrit le 30 août04, 01:01

Message par moodyman »

En effet Chomsky est un liberal apolitique et ses travaux sur la question sont excellents.
Il y a eu recemment quelques campagnes mises en places dans le but de discrediter ses theses en lui pretant des idees repugnantes avec une mauvaise foi consternante.
Il n'en demeure pas moins qu'il est l'auteur sur des questions de politique exterieure le plus lu aux US et a l'etranger.

desertdweller

desertdweller

Ecrit le 30 août04, 19:50

Message par desertdweller »

moodyman a écrit :En effet Chomsky est un liberal apolitique et ses travaux sur la question sont excellents.
Il y a eu recemment quelques campagnes mises en places dans le but de discrediter ses theses en lui pretant des idees repugnantes avec une mauvaise foi consternante.
Il n'en demeure pas moins qu'il est l'auteur sur des questions de politique exterieure le plus lu aux US et a l'etranger.
Malheureusment pour Chomsky, il a fait preuve d'un certain negativisme sur le genocide cambodgien et Pol Pot. Il n'est pas sans taches et dans son cas c'est grave.

moodyman

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Ecrit le 30 août04, 23:00

Message par moodyman »

Objection !!

Je t'invite a lire cet article.

http://www.monde-diplomatique.fr/2001/04/BRICMONT/15109


HARO SUR UN IMPRÉCATEUR
La mauvaise réputation de Noam Chomsky

TELLE qu’elle est relayée par les grands médias, la vie intellectuelle française suscite parfois la consternation à l’étranger : phrases extraites de leur contexte, indignations prévisibles, « polémiques » de pacotille, intellectuels de télévision qui prennent la pose à l’affût du mot trop rapide qui servira de pâture à leurs éditoriaux indignés. En France, Noam Chomsky a été l’objet de campagnes de disqualification d’autant plus vives et régulières qu’il a su détailler, calmement, l’imposture d’un discours à géométrie variable sur les « droits de l’homme », lequel, souvent, couvrait les forfaits de l’Occident.


 
Par Jean Bricmont
Professeur à l’Université de Louvain (Belgique).


Le New York Times, qui n’aime guère Noam Chomsky (c’est réciproque), admet néanmoins qu’il compte au nombre des plus grands intellectuels vivants. En dehors des départements de linguistique, et des colonnes du Monde diplomatique, il reste néanmoins ignoré en France.

Quand son nom est évoqué, c’est trop souvent pour y associer ceux de Robert Faurisson ou de Pol Pot. Chomsky serait l’archétype de l’intellectuel passant son temps à minimiser ou à nier divers génocides dont l’évocation risquerait de servir l’impérialisme occidental. Il n’a d’ailleurs trouvé qu’un éditeur marginal, Spartacus, pour publier en 1984 ses Réponses inédites à mes détracteurs parisiens, compilation de lettres et d’un entretien, non publiés ou de façon tronquée et adressés à des journaux comme Le Monde, Le Matin de Paris, Les Nouvelles littéraires, pour répondre, entre autres, à des attaques de Jacques Attali et de Bernard-Henri Lévy. D’où l’importance de la publication récente de certains de ses textes (1).

Pendant la guerre du Vietnam, les écrits de Chomsky jouissaient d’une certaine audience en France. Mais, déjà à l’époque, un malentendu implicite commençait à poindre. Dans les mouvements anti-impérialistes dominait une mentalité de « prise de parti ». Il fallait choisir son camp : pour l’Occident ou pour les révolutions du tiers-monde. Une telle attitude est étrangère à Chomsky, rationaliste au sens classique du terme. Non pas qu’il se place « au-dessus de la mêlée » - rares sont les intellectuels plus engagés que lui -, mais son engagement est fondé sur des principes comme la vérité et la justice, et non sur le soutien à un camp historique et social, quel qu’il soit.

Son opposition à la guerre ne découlait pas du pronostic que la révolution vietnamienne offrirait un avenir radieux aux peuples d’Indochine, mais de l’observation que l’agression américaine serait catastrophique parce que, loin d’être motivée par la défense de la démocratie, elle visait à empêcher toute forme de développement indépendant en Indochine et dans le tiers-monde.

Dénoncer l’idéologie de l’Occident

RIGOUREUX, les écrits de Chomsky offraient aux opposants à la guerre du Vietnam des outils intellectuels précieux ; la différence d’optique entre lui et ses partisans en France pouvait alors passer pour secondaire. La contre-offensive politique et idéologique se déclencha quand, à partir de 1975, des boat people se mirent à fuir le Vietnam et, plus encore, lorsque les Khmers rouges commirent leurs massacres. Un mécanisme de culpabilisation de ceux qui s’étaient opposés à la guerre occidentale, et plus généralement à l’impérialisme, permit de leur imputer la responsabilité de ces événements. Mais, comme le fait remarquer Chomsky, reprocher à des adversaires de l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS en 1979 les atrocités commises par les rebelles afghans depuis le retrait des troupes soviétiques ne serait pas moins absurde : s’opposant à l’invasion, ils avaient voulu empêcher une catastrophe dont portent la responsabilité ceux qui l’ont décidée, pas leurs adversaires. Presque banal, un argument de ce type est quasiment inaudible dans le camp occidental.

En France, la mentalité de camp avait conduit nombre d’opposants aux guerres coloniales à se bercer d’illusions sur la possibilité de « lendemains qui chantent » dans les sociétés décolonisées. Cela a rendu la culpabilisation d’autant plus efficace que la fin de la guerre du Vietnam coïncida avec le grand tournant de l’intelligentsia française, qui allait amener celle-ci à s’écarter du marxisme et des révolutions du tiers-monde et, peu à peu, avec le mouvement des « nouveaux philosophes », à adopter des positions favorables à la politique occidentale au Tchad et au Nicaragua. Une bonne partie des intellectuels français, surtout ceux de la « génération 68 », d’abord passive dans la lutte contre les euro-missiles (1982-1983), devint franchement belliciste au moment de la guerre du Golfe puis lors de l’intervention de l’OTAN au Kosovo.

N’ayant jamais eu d’illusions à perdre, Noam Chomsky n’avait aucun combat à renier. Il demeura donc à la pointe de la lutte contre les interventions militaires et les embargos qui, de l’Amérique centrale à l’Irak, ont provoqué des centaines de milliers de victimes. Mais pour ceux qui avaient opéré le grand tournant, Chomsky devenait un anachronisme bizarre et dangereux. Comment pouvait-il ne pas avoir compris que le bon camp était devenu celui de l’Occident, des « droits de l’homme » ? Et le mauvais, celui de la « barbarie à visage humain », pays socialistes et dictatures post-coloniales mêlées ?

L’étude de sa démarche intellectuelle permet de répondre. Une bonne partie de l’oeuvre de Chomsky est consacrée à l’analyse des mécanismes idéologiques des sociétés occidentales. Quand un historien étudie l’Empire romain, il essaie de relier les actions des dirigeants de l’époque à leurs intérêts économiques et politiques, ou du moins à la perception que ceux-ci en ont. Au lieu de s’en tenir aux seules intentions avouées des dirigeants, l’historien met au jour la structure « cachée » de la société (relations de pouvoir, contraintes institutionnelles) pour décrypter le discours officiel. Cette démarche est tellement naturelle qu’il ne faut même pas la justifier. On l’applique à des sociétés comme l’Union soviétique hier, la Chine et l’Iran aujourd’hui. Nul expert sérieux n’expliquerait le comportement des dirigeants de ces pays en privilégiant les motivations que ceux-ci mettent en avant pour justifier leurs actions.

Cette attitude méthodologique générale change du tout au tout quand il s’agit des sociétés occidentales. Il devient alors quasi obligatoire d’accepter que les intentions proclamées de leurs gouvernants constituent les ressorts de leurs actions. On peut douter de leur capacité à atteindre leurs objectifs, de leur intelligence. Mais mettre en cause la pureté de leurs motivations, chercher à expliquer leurs actions par les contraintes que des acteurs plus puissants feraient peser sur eux revient souvent à s’exclure du discours « respectable ».

Ainsi, lors de la guerre du Kosovo, on a pu discuter des moyens et de la stratégie mis en oeuvre par l’OTAN, mais pas l’idée qu’il s’agissait d’une guerre humanitaire. On a critiqué les moyens utilisés par les Etats-Unis en Amérique centrale dans les années 1980, mais rarement douté qu’ils voulaient protéger ces pays de la menace soviétique ou cubaine. L’argument qui motive ce curieux dualisme dans l’approche des phénomènes politiques est que nos sociétés sont « réellement différentes », à la fois des sociétés passées et des pays comme l’URSS ou la Chine, parce que nos gouvernements seraient « réellement » soucieux des droits de la personne ou de la démocratie.

Mais le fait que les principes démocratiques soient souvent mieux respectés « chez nous » qu’ailleurs n’empêche nullement d’évaluer empiriquement la thèse de la singularité occidentale. On peut y parvenir en comparant deux tragédies (guerre, famine, attentat, etc.) plus ou moins semblables et en observant la réaction de nos gouvernements et de nos médias. Or, quand la responsa bilité de ces situations est imputable à nos ennemis, l’indignation est générale et la présentation dépourvue de la moindre indulgence. En revanche, si la responsabilité des gouvernements occidentaux ou de leurs alliés est engagée, les horreurs sont souvent minimisées. Pourtant, si les actions de nos gouvernements étaient réellement motivées par les intentions altruistes qu’ils proclament, ils devraient d’abord agir sur les tragédies dont ils sont responsables, au lieu de donner la priorité à celles qu’ils peuvent attribuer à leurs ennemis. Constater que c’est presque toujours l’inverse qui se produit oblige à retenir l’accusation d’hypocrisie. Une bonne partie de l’oeuvre de Chomsky est consacrée à des comparaisons de ce genre (2).

Dans le cas de l’Indochine et du Cambodge en particulier, les écrits de Chomsky, souvent présentés comme une « défense de Pol Pot », ont cherché à comparer les réactions des gouvernements et des médias occidentaux face à deux atrocités presque simultanées : les massacres commis par les Khmers rouges au Cambodge et ceux des Indonésiens au moment de l’invasion du Timor -Oriental.

Concernant le Cambodge, l’indignation fut vive - autant qu’hypocrite (3). En revanche, au moment de l’action militaire indonésienne, les médias et les intellectuels « médiatiques » observèrent un silence presque complet alors même que les Etats-Unis et leurs alliés, dont la France, livraient à l’Indonésie des armes en sachant qu’elles seraient utilisées au Timor (4). Dresser la longue liste des non-indignations de ce type obligerait à revenir sur la Turquie et les Kurdes, Israël et les Palestiniens, sans oublier l’Irak, où, au nom du droit international, on laisse des centaines de milliers de personnes mourir à petit feu.

En se livrant à ce genre de comparaisons, Chomsky a pris le contre-pied de la mentalité de parti particulièrement accusée depuis le grand tournant : puisque le Bien (l’Occident et ses alliés) affrontait le Mal (les nationalismes du tiers-monde et les pays dits socialistes), l’analogie fut interdite. Or Chomsky fit pire. Refusant la duplicité qu’il reproche à nos gouvernants et à nos médias, il a toujours estimé qu’il devait d’abord dénoncer les crimes des gouvernements sur lesquels il pouvait espérer agir, c’est-à-dire les nôtres.

Même s’il n’entrait dans sa démarche nulle illusion sur les régimes « révolutionnaires » ou absolution des crimes commis par les « autres », il était presque inévitable que ceux-là mêmes qui avaient entretenu de telles illusions et accepté de telles absolutions l’accuseraient de tomber dans leurs travers. On peut comprendre la réaction d’une partie de l’intelligentsia française, soucieuse de brûler ce qu’elle a adoré et d’adorer ce qu’elle a brûlé et naturellement désireuse de se venger sur le dos des autres des erreurs qu’elle a autrefois commises. Parfois, Chomsky en a été plus agacé qu’amusé.

Il faut à présent aborder l’« affaire Faurisson », qui alimente les attaques françaises les plus virulentes contre Chomsky. Professeur de littérature à l’université de Lyon, Robert Faurisson fut suspendu de ses fonctions à la fin des années 1970 et poursuivi parce qu’il avait, entre autres, nié l’existence des chambres à gaz pendant la seconde guerre mondiale. Une pétition pour défendre sa liberté d’expression fut signée par plus de cinq cents personnes, dont Chomsky. Pour répondre aux réactions violentes que suscita son geste, Chomsky rédigea alors un petit texte dans lequel il expliquait que reconnaître à une personne le droit d’exprimer ses opinions ne revenait nullement à les partager. Elémentaire aux Etats-Unis, cette distinction parut difficilement compréhensible en France.

Mais Chomsky commit une erreur, la seule dans cette affaire. Il donna son texte à un ami d’alors, Serge Thion, en lui permettant de l’utiliser à sa guise. Or Thion le fit paraître, comme « avis », au début du mémoire publié pour défendre Faurisson. Chomsky n’a cessé de rappeler qu’il n’avait jamais eu l’intention de voir publier son texte à cet endroit et qu’il chercha, mais trop tard, à l’empêcher (5).

Condamner Chomsky dans cette affaire impose, au minimum, de dire ce que l’on réprouve exactement : une erreur tactique ou le principe même de la défense inconditionnelle de la liberté d’expression ? Dans le second cas, il faut alors indiquer que la France ne possède pas, en matière d’expression d’opinions, la tradition libertaire des Etats-Unis. Là-bas, la position de Chomsky ne choque presque personne. Parfois comparée à la Ligue des droits de l’homme, l’American Civil Liberties Union, dans laquelle militent de nombreux antifascistes, porte ainsi plainte devant les tribunaux si on interdit au Ku Klux Klan ou à des groupuscules nazis de manifester, fût-ce en uniforme, dans des quartiers à majorité noire ou juive (6). Le débat à ce propos oppose donc deux traditions politiques différentes, l’une dominante en France, l’autre aux Etats-Unis, et pas un Noam Chomsky, représentant d’une ultra-gauche dévoyée, face à une France républicaine.

Dans un monde où des cohortes d’intellectuels disciplinés et de médias asservis servent de prêtrise séculière aux puissants, lire Chomsky représente un acte d’autodéfense. Il peut permettre d’éviter les fausses évidences et les indignations sélectives du discours dominant. Mais il enseigne aussi que, pour changer le monde, on doit le comprendre de façon objective et qu’il y a une grande différence entre romantisme révolutionnaire - lequel fait parfois plus de tort que de bien - et critique sociale simultanément radicale et rationnelle. Après des années de désespoir et de résignation, une contestation globale du système capitaliste semble renaître. Elle ne peut que tirer avantage de la combinaison de lucidité, de courage et d’optimisme qui marque l’oeuvre et la vie de Noam Chomsky


Outre De la guerre comme politique étrangère des Etats-Unis (Agone, Marseille), lire, pour les écrits les plus récents, Les Dessous de la politique de l’Oncle Sam (Ecosociété-EPO-Le Temps des cerises, Montréal-Bruxelles-Paris, 1996), Responsabilité des intellectuels (Agone, Marseille, 1998), Le Nouvel Humanisme militaire (Page Deux, Lausanne, 2000), La Conférence d’Albuquerque (Allia, Paris, 2001).

(2) Lire Edward S. Herman et Noam Chomsky, Manufacturing Consent. The Political Economy of the Mass Media, Pantheon Books, New York, 1988, et Noam Chomsky, Necessary Illusions. Thought Control in Democratic Societies, Pluto Press, Londres, 1989.

(3) Quand, en 1979, les Vietnamiens mirent fin au régime de Pol Pot, les Occidentaux décidèrent de soutenir les Khmers rouges, diplomatiquement à l’ONU, mais aussi, indirectement, sur le plan militaire. A contrario, dans le cas de l’Indonésie, de simples pressions occidentales auraient sans doute suffi pour arrêter les massacres.

(4) Ministre français des affaires étrangères, Louis de Guiringaud se rendit à Djakarta pour y signer un accord militaire. Puis il déclara que la France ne placerait pas l’Indonésie dans une situation embarrassante aux Nations unies à propos du Timor. In Le Monde, 14 septembre 1978.

(5) La version anglaise de ce texte, « Some elementary comments on the rights of freedom of expression », est disponible sur www.zmag.org.

(6) C’est ce qui s’est produit à Skokie (Illinois) en 1978.

saladin

saladin

Ecrit le 06 déc.04, 05:40

Message par saladin »

Michel-Ange a écrit :Les protestants et les Juifs ont toujours manipuler les Musulmans contre les catholiques . Bush avec sa rreligion à deux faces une supposée démocratique l'autre contradictoire ultra violente est en train de se mettre à dos pour toujours le milliard de musulmans. Ce Bush fait un tort irréparrable à tout l'occident mais surtout à l'AMÉRIQUE DU NORD dont nous sommes bien malgré nous
faux les croisés canibales se sent pris d'abord aux enfants cadets catholiques ensuite aux juifs sur le rhin ensuite aux musulmans ensuite aux chrétiens orthodoxes et les chétiens orientaux et personne n'a protester il y avais pas encore de protestants :!:

Gabriel Ange

Gabriel Ange

Ecrit le 06 déc.04, 06:46

Message par Gabriel Ange »

D'abord les croisées catholiques Qui incluant alors les pays devenus plus tard protestants ne sont pas des canibales et ne l,ont jamais été comme sont les MUTILATEURS du corps humain encore en 2004. Les musuulmans ont massacrés de 700 à 1400 plus de 50 territoires catholiques ert les croisés avait le devoir de les stopper ce qu'ils firent à Jérusalem et à Lapante . Mais apès 1400 le protestantisme lutherien pris la relève de massacreurs de catholique en Europe et mène une guerre à finir en massacrant dans tous les pays et territoires catholiquers. Et ce que je disais c'est qie depuis le 11 sept 2001 Bush s'est mis à dos les anti-catholiques musulmans et nous les CATHOLIQUES nous observons ce combat à finir des forces de l'Air contre les forces de la mer en observant venir les forces de la terre ( voir Apocalypse).

saladin

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Ecrit le 07 déc.04, 04:19

Message par saladin »

Gabriel Ange a écrit :D'abord les croisées catholiques Qui incluant alors les pays devenus plus tard protestants ne sont pas des canibales et ne l,ont jamais été comme sont les MUTILATEURS du corps humain encore en 2004. Les musuulmans ont massacrés de 700 à 1400 plus de 50 territoires catholiques ert les croisés avait le devoir de les stopper ce qu'ils firent à Jérusalem et à Lapante . Mais apès 1400 le protestantisme lutherien pris la relève de massacreurs de catholique en Europe et mène une guerre à finir en massacrant dans tous les pays et territoires catholiquers. Et ce que je disais c'est qie depuis le 11 sept 2001 Bush s'est mis à dos les anti-catholiques musulmans et nous les CATHOLIQUES nous observons ce combat à finir des forces de l'Air contre les forces de la mer en observant venir les forces de la terre ( voir Apocalypse).
les protestants protestaient contre la hausse des prix du metre carré au paradis vendu par le pape ,ils protestaient contre les indulgences des "indulgents" catholiques.

"D'abord les croisées catholiques Qui incluant alors les pays devenus plus tard protestants ne sont pas des canibales et ne l,ont jamais été ".


tu contredis le croisé canibale catholique=islamo-pedo-PHAGE raoul de caen:
Le chroniqueur franc Raoul de Caen affirma : "les nôtres faisaient bouillir des païens adultes dans des marmites et fixaient des enfants sur des broches et les dévoraient grillés. Ces faits furent confirmés dans une lettre officielle des chefs adressée au pape depuis la Palestine : - " une terrible famine a mis l'armée dans la cruelle nécessité de se nourrir des cadavres de sarrasins et de chiens!..."
La ville(jérusalem) sombra dans un sinistre carnage et ruissela de sang.
Pendant deux jours les croisés se livrèrent à un des plus abominables massacre de l'Histoire. Les portes furent enfoncées, les civils, hommes, femmes, enfants, vieillards furent exécutés sans distinction, ni pitié. Toute la communauté juive fut enfermée dans une synagogue où l'on mit le feu, il n'y eu aucun survivant. En deux jours environ 60.000 personnes furent exterminées, or il n'y avait dans la ville sainte que dix pour cent de juifs!...
Des musulmans étaient décapités, d'autres tombaient des remparts criblés de flèches, d'autres enfin brûlaient dans les flammes ! A travers les rues et les place publiques de la ville sainte on voyait des amoncellements de pieds, de mains et de têtes coupées imprégnées de sang coagulé...
Dans l'ancien temple de Salomon où les musulmans avaient l'habitude de célébrer leur fêtes religieuses on avançait avec du sang jusqu'à la hauteur des genoux... Après la prise de la ville, il était beau de voir devant le Saint Sépulcre, la dévotion des pèlerins qui manifestaient leur joie en chantant au Dieu vainqueur et triomphant par des chants inexprimables en paroles !






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1088 - Un moine bénédictin français est élu sous le nom d'Urbain II et succède au Bienheureux Victor III.

1095 - Urbain II en personne accorde, lors du concile de Clermont, une indulgence plénière à tous les croisés qui iront libérer le tombeau de Jésus. Pierre l'Ermite la prêche et se fait assister par des volontaires qui parcourent les villages d'Europe. En Allemagne près du Mont Donnersberg, la plus haute montagne du Palatinat un chevalier-brigand " Emich de Leiningen " entend parler de cette croisade et y voit un moyen de piller ses concitoyens, en particulier les riches juifs. Il prétend qu'il reçoit les stigmates du Christ et qu'il possède une croix miraculeusement imprimée dans sa chair !
Les juifs de Rhénanie sont les premières victimes. A Mayence treize cent juifs sont massacrés, malgré la résistance des évêques, seigneurs des grandes villes, des milliers de juifs sont massacrés, volés et brûlés dans les grandes villes comme : Speyer, Cologne, Trèves et Worms. Pour les juifs une nouvelle ère de persécution commence et déjà dans les quartiers autour des synagogues naissent " les premiers Ghettos-juifs d'Europe", où des dizaines de milliers de familles juives complètement ruinées furent emprisonnées. D'ailleurs lorsque les hordes sauvages ne trouvèrent pas assez de juifs à piller, elles attaquèrent et rançonnèrent les villages chrétiens...


D'un sang froid et d'une audace inouïe, le fils du comte De Leisingen, véritable chevalier pillard, n'hésite pas à livrer bataille avec ses huit mille partisans, au roi Coloman de Hongrie. Son armée de brigands sera taillée en pièces avec une terrible violence et lui-même ne devra son salut car l'excellente rapidité de son cheval, pendant ce temps une autre troupe de brigands commandée par un certain Volkmar s'attaque à la communauté des juifs de Prague (Bohême) et y cause des ravages.

En France Pierre l'Ermite arrive à rassembler environ 20 000 personnes recrutées dans toutes les souches de la société : paysans sans armes, femmes, enfants, aventuriers ou condamnés de droit commun attirés par les effets de l'indulgence plénière, qui promet la réhabilitation et le pardon civil en cas de retour. Après bien des misères c'est une troupe amaigrie comparable aux vagabonds qui arrivent en 1096 à Byzance où l'empereur les fait immédiatement traverser en Turquie. Là, les attendent en embuscade toute la cavalerie turque du sultan " Kilij Arslan " les massacrera presque tous devant Nicée.





1096 - Quelques mois après ce massacre la rumeur rebondit en Europe, puisqu'on ne peut pas punir les musulmans, on intensifiera la lutte contre les juifs de l'Est et du Nord.

1096 - (Fin de l'année) départ de la grande croisade des barons qui se donnent rendez-vous à Byzance.

1096 - Le roi d'Allemagne et le roi de France étant tous les deux frappés d'excommunication (PHILIPPE 1er pour avoir divorcé et remarié en 1092 Bertrade de Montfort ). La croisade des barons et chevaliers européens est commandée par Godefroi de Bouillon, Robert de Normandie, les deux comtes Baudouins des Flandres et Raymond IV comte de Toulouse, dont les petits-fils subiront dans un siècle la croisade des gens du Nord sur leurs propres terres. C'est ce qu'on appela la croisade des barons.

1097 - Nicée tombe le 29 juin en se rendant à l'empereur de Byzance les drapeaux sont immédiatement hissés sur les remparts et les croisés sont très déçus de pas pouvoir piller la ville.

1097 - Bataille de Dorylée le 5 juillet, Kilij Arslan et Ghazi sont écrasés, le sultan lui même abandonna son camp avec toutes les richesses et son trésor personnel qui le suivait partout. Du côté turc les pertes sont énormes (certains historiens mentionneront 80 000 morts abandonnés sur le champ de bataille) Puis l'armée franque entame une marche forcée de quatre mois vers Antioche, assoiffée et accablée par un soleil de plomb.
Arrivés le 20 Octobre devant Antioche, ville immense dont le mur d'enceinte fait plus de dix km de longs, entrecoupés d'environ 400 tours fortifiées et une citadelle surplombant de 200m les bas quartiers de la ville. La ville aurait pu être prise d'assaut, mais dans ce cas, elle aurait été remise entre les mains des alliés grecs. Raymond IV de Toulouse, Adhémar de Monteil (évêque du Puy et représentant du pape), de Godefroi de Bouillon et de Bohémond de Tarente, préférèrent d'un commun accord entamer un siège devant les remparts qui allait durer jusqu'au 3 juin 1098. Siège pénible au cours duquel les croisés affrontèrent la famine la soif, suivies de pluies torrentielles, le froid hivernal et bien entendu le cortège de maladies et d'enterrements. Ce n'est que grâce à la complicité d'un officier arménien (Firûz) qui permit à un groupe d'escalader une tour durant la nuit, que les portes de la ville furent ouvertes au gros de l'armée franque qui s'engouffra dans la cité pour surprendre l'ennemi dans son sommeil.
Heureusement pour les croisés, car le lendemain matin l'armée syrienne de Kurbuqa était également arrivée devant les remparts. D'assiégeants les francs étaient devenus assiégés. L'atabek Kurbuqa ne regrettera jamais assez d'avoir perdu trois semaines au siège d'Edesse, alors qu'une demi-journée aurait suffit pour sauver Antioche entièrement livrée au pillage des francs.
Cette ville aurait pu être rapidement délivrée du siège turc, si Etienne comte de Blois n'avait affirmé à l'empereur de Byzance que la ville était déjà tombée et que tous les croisés étaient morts. La situation semblait désespérée lorsqu'un moine Pierre Barthélémy fit une découverte douteuse mais qui redonna un moral d'acier aux troupes : la découverte de la sainte lance qui perça le flanc de Jésus-Christ (malgré que la soi-disante vraie lance se trouvait déjà à Byzance !) le moine sorti de terre un morceau de fer rouillé qui galvanisa les troupes. Les chefs qui souriaient entre eux s'emparèrent de la relique et grâce à l'objet doué d'une force surnaturelle, l'armée des francs sortit de la ville pour affronter l'ennemi
Les turcs furent si surpris qu'ils firent preuve d'un manque total de cohésion entre ses positions. Elles furent écrasées par l'armée des croisés. Dévalisé, abandonné et désespéré l'infortuné atabek de Mossoul se replia dans sa ville au grand galop.
Au fur et à mesure que l'armée chrétienne avançait les chrétiens ( en majorité grecs ) des villes d' Artah, Maresse, Chaysar... se débarrassèrent des turcs et ouvrir grandes les portes aux croisés.


1098 - le 11 décembre après quinze jours de résistance, les notables de la ville de Maara (Ma'arat) voisine d'Antioche obtiennent de Bohémond la vie sauve pour tous les habitants s'ils se rendent.
A l'aube environ quinze mille habitants furent tous égorgés ou passés par le fil de l'épée, malgré la promesse du nouveau Maître d'Antioche. Le chroniqueur franc Raoul de Caen affirma : "les nôtres faisaient bouillir des païens adultes dans des marmites et fixaient des enfants sur des broches et les dévoraient grillés. Ces faits furent confirmés dans une lettre officielle des chefs adressée au pape depuis la Palestine : - " une terrible famine a mis l'armée dans la cruelle nécessité de se nourrir des cadavres de sarrasins et de chiens!..."

1099 - le 13 janvier pendant que les chefs croisés se disputent pour le partage des terres nouvelles, un vent de fronde circule dans le bas de l'armée : les soldats affamés ne sont pas venus pour conquérir la Syrie, mais pour délivrer la Palestine. Alors ils détruisirent toutes les fortifications de Maara, ville martyre des syriens et mirent le feu à la plupart des maisons.
Lorsque les esprits furent calmés Godefroi de Bouillon et Robert de Flandres décidèrent de rester près d'Antioche pour agrandir leur royaume, tandis que le comte de Toulouse, Robert de Normandie et Tancrède de Flandres continuèrent leur longue marche vers Jérusalem en emmenant avec eux Barthélémy et sa sainte lance.
Sur leur passage les émirs encore très impressionnés par l'écrasante victoire de Dorylée et les abominations commises dans Maara, proposèrent de payer un tribut en or comme un droit de passage et offrir des guides pour faire avancer les croisés en les poussant loin de leurs terres ! Arrivé devant Arqua, la ville située au nord de Beyrouth et à côté de Tripoli, Raymond fut ébloui par les richesses de la cité et dédaignant les cadeaux que lui offrait le gouverneur, il mit le siège à la ville.
Des espions lui ayant assuré que le calife de Bagdad était en route avec une grande armée, Raymond paniqué fit venir d'urgence Godefroi qui était entrain de mettre le siège à une autre ville appartenant également aux émirs de Tripoli. Godefroi étant accouru pour rien, se fâcha contre Raymond et accusa Pierre Barthélémy d'être un imposteur. Comme Barthélémy se défendait de toute son ardeur le chapelain du comte de Normandie exigea l'épreuve du feu qui devait prouver si sa lance était vraie.
Le malheureux moine s'élança avec sa lance au travers des fagots allumés et rendit l'âme deux jours plus tard couverts d'atroces brûlures.
Godefroi avait gagné la partie et le comte de Toulouse après avoir accepté de l'or, des chevaux et des vivres du cadi de Tripoli, leva le siège et marcha en direction de Jérusalem.
Or en août 1198 pendant que les croisés maintenaient le siège d'Antioche, les fatimides du vizir égyptien al-Afdal avaient reprit Jérusalem à l'émir Soqman, lieutenant du sultan perse. Le vizir du Caire fit même une proposition qui laisserait aux croisés tous les territoires conquis dans le nord, mais laissait la Palestine à l'Egypte. Les barons s'offusquèrent et rejetèrent hargneusement l'offre du vizir qui vexé les considéra dès lors comme ses ennemis.

1099 - Le 28 janvier l'armée de Raymond arrive devant Hosn-el-Akrad, où se trouve en haut d'un piton une vieille citadelle désaffectée occupée par quelques paysans arabes qui y ont trouvé refuge. Les paysans se sentant perdus devant l'assaut des croisés imaginèrent un stratagème : ils ouvrirent grandes la porte d'entrée en chassant leur bétail devant eux. Dans le camp des croisés affamés ce fut la panique, tout le monde abandonna l'assaut et se rua sur les animaux en fuite. Même les gardes du comte de St Gilles délaissèrent sa tente pour avoir leur part du butin.
Le lendemain lorsque l'armée rassasiée se représenta devant les remparts, ils constatèrent que la forteresse était vide et que les paysans avaient fuit pendant la nuit. Raymond en profita pour occuper la place et en faire son quartier de commandement. Après de lourds travaux, cette forteresse deviendra quarante ans plus tard " la fameuse citadelle KRAC des templiers."

1099 - le 7 juin les croisés arrivent sous les remparts de Jérusalem où par crainte de trahison les arabes égyptiens avaient déjà expulsé tous les chrétiens de la ville. Pendant ce temps des navires gênois avaient réussi à s'emparer du port de Jaffa.
Dès lors les prêtres et moines lavèrent les soldats dans le Jourdain pour les purifier et organisèrent maintes processions avec palmes, croix et chants liturgiques sous les quolibets et les rires amusés des arabes. Mais leur joie ne durera guère...




1099 - le 15 Juillet vers midi Godefroi et son frère aîné le comte Eustache furent parmi les premiers croisés à se hisser en haut des remparts pendant que la muraille Nord était envahie à son tour. A toute vitesse les défenseurs se replièrent vers le temple et Iftikhar al-Dawla gouverneur de Jérusalem, cerné par les provençaux se rendit avec son entourage au comte de Toulouse qui en toute loyauté respecta sa promesse de vie sauve, formulée avant la prise des remparts. Toutes les autres promesses données par les autres commandants ne furent pas respectées.
La ville sombra dans un sinistre carnage et ruissela de sang.
Pendant deux jours les croisés se livrèrent à un des plus abominables massacre de l'Histoire. Les portes furent enfoncées, les civils, hommes, femmes, enfants, vieillards furent exécutés sans distinction, ni pitié. Toute la communauté juive fut enfermée dans une synagogue où l'on mit le feu, il n'y eu aucun survivant. En deux jours environ 60.000 personnes furent exterminées, or il n'y avait dans la ville sainte que dix pour cent de juifs!...


Rapport de Raimondo d'Aquilérec concernant la prise de Jérusalem



Des musulmans étaient décapités, d'autres tombaient des remparts criblés de flèches, d'autres enfin brûlaient dans les flammes ! A travers les rues et les place publiques de la ville sainte on voyait des amoncellements de pieds, de mains et de têtes coupées imprégnées de sang coagulé...
Dans l'ancien temple de Salomon où les musulmans avaient l'habitude de célébrer leur fêtes religieuses on avançait avec du sang jusqu'à la hauteur des genoux... Après la prise de la ville, il était beau de voir devant le Saint Sépulcre, la dévotion des pèlerins qui manifestaient leur joie en chantant au Dieu vainqueur et triomphant par des chants inexprimables en paroles !

Gabriel Ange

Gabriel Ange

Ecrit le 07 déc.04, 04:29

Message par Gabriel Ange »

Dure à vérifier ces MENSONGES de l'An mil; mais facile à vérifier les MUTILATIONS d'êtres humains commis chaque jour encore en 2004 par les JIHADIQUES contre les population sous dictatures musulmanes et contre les autres religions . Et dis tu penses vraiment que les musulmans Mahometans ont envahis 50 pays catholiques de 700 à 1450 sans les tuer et le voler et sans les mutiler ?

Mickael Keul

Mickael Keul

Ecrit le 07 déc.04, 05:21

Message par Mickael Keul »

et alors saladin, tu floodes que tu mets ce texte là partout ???

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