Bonjour Saturnin,
Saturnin a écrit :La Tradition évolue mais le Dogme reste. L'essence de ce qu'est la fidélité à Dieu a très peu changé.
Les dogmes restent peut être mais leur interprétation varie. Certains dogmes catholiques, comme celui de l'Immaculé Conception, ne sont pas reconnus par les autres chrétiens d'ailleurs il me semble. Alors pour le côté universel...
Les textes ont beau rester les mêmes, les croyants les voient différemment selon les époques et les personnes. Alors dans ce fourmillement d'interprétations, qui a la bonne ? Et est-ce que quelqu'un là déjà ?
Saturnin a écrit :
C'était les autorités civiles qui prononçaient les mises à mort, pas les inquisiteurs; cependant, les catholiques d'alors considéraient cela non pas comme un Bien, mais comme un Mal nécessaire. A un moment dans l'Histoire, ce Mal n'est plus devenu nécessaire - mais il pourrait très bien le redevenir.
Les autorités civiles prononcaient le verdict, mais le travail d'investigation, de recueil des preuves -sous la torture parfois- était aux mains des autorités religieuses.
Peu importe que les chrétiens aient vu cela comme un bien ou un mal nécessaire, pour les victimes innocentes, car il y en a eu, la sentance reste la même. Je croyais que seul votre Dieu était capable de nous juger et nous laissait le libre arbitre sur Terre, il faut croire que certains de ses fidèles pensent différement et s'abrogent le droit d'être juges à leur tour.
Mieux vaut ne plus jamais revivre cette époque.
Saturnin a écrit :
Il y a unanimité totale sur ces sujets. Simplement, certains ont honte de cette unanimité parce que le monde occidental actuel rejette souvent violemment la position catho. Alors ils se taisent, voire critiquent l'Eglise.
Unanimité totale sur ses sujets ? Je connais aussi des catholiques, ils ne sont pas tous d'accord avec toutes les prises de position de l'Eglise. Alors une unanimité cela me fait bien rire. A moins que vous considériez les catholiques en désaccord avec les positions de l'Eglise comme n'étant plus vraiment catholiques ?
L'Eglise, comme toute institution humaine, est traversée par des courants. L'on en a reparlé lors de l'élection du dernier Pape, avec l'opposition entre les conservateurs, incarnés par le cardinal Ratzinger, actuel Benoit XVI, et les modernistes.
Saturnin a écrit :
Depuis, notre civilisation est à terre, les premiers (athées) étant désanchantés mais au pouvoir, les seconds (croyants) impuissants et minoritaires.
J'aimerais savoir ce que vous entendez par "notre civilisation" : la France ? L'Europe ? Le monde occidental ( Europe + Amérique du Nord ) ?
Saturnin a écrit :Certes, mais quel prix a-t-on payé pour cette paix? des sociétés où l'on n'enfante plus, où l'on ne croit plus en rien, où la vie sociale est quasi-inexistante, où la plupart ne peuvent même plus fonder de familles, où la valeur suprême est la critique pour la critique, où la philosophie dominante est nihiliste, où les hommes sont névrosés et déprimés, où toute idée de candeur, de naïveté, d'enchantement du monde est ringardisée. Des sociétés incapables d'éduquer leurs enfants, où l'autorité est impossible et donc l'ordre aussi. Des sociétés intrinsèquement de plus en plus violentes, de plus en plus jeunes.
Mais aussi des sociétés ou l'on vit mieux et vieux, ou la mortalité et notamment l'infantile ont baissé, ou l'on a la liberté d'expression, de croyances, de sexualité, ou les femmes ne sont plus considérées comme des éternelles adolescentes sous la protection du mari, ou l'on divorce peut être mais cela vaut-il mieux qu'un mariage sans amour ?, ou les gens ont accès aux loisirs bien plus qu'avant, ou le taux d'alphabétisation est de 99%, ou l'esclavage est abollit, ...
Alors à voir ce que vous repprochez aux sociétés modernes et ce qu'elles nous ont apporté, je trouve que l'on ne s'en sort pas trop mal. Mais là dessus je crois que nos visions auront du mal à s'accorder.
Saturnin a écrit :
Et ça n'est que le début: vous allez voir que la suite s'annonce bien pire.
J'attends impatiemment de voir ce que l'avenir nous réserve, et je suis persuadé qu'il sera bien mieux que ce que vous imaginez.
Saturnin a écrit :Le droit de tuer les tout-petits êtres humains qu'elles portent en leur sein, par exemple? le droit de divorcer pour un oui ou un non, et donc d'être condamnées souvant à galérer seules, avec les enfants sur les bras? le droit de travailler comme des ânesses au point d'en devenir esclaves et de ne plus prendre le temps de transmettre la vie? le droit de porter les armes et de faire la guerre? le droit d'être aussi vulgaires que les hommes?
Préfériez-vous les bonnes mères au foyer soumises à leur mari ? Les femmes ont le droit de travailler, d'avorter, de divorcer, mais elles n'en ont pas l'obligation. Par exemple l'avortement est un droit, non un devoir, la femme décidera toujours si elle veut garder son enfant ou non ( fort heureusement d'ailleurs ). Si des femmes refusent l'avortement quelque soi les circonstances c'est leur droit, et on les respectera, mais qu'elles respectent aussi les femmes qui décident d'avorter.
Saturnin a écrit :Ce bien vivre-ensemble est éclatant à l'heure actuelle dans les banlieues de Paris, d'Amsterdam, de Birmingham, de Madrid ou de Berlin. On y respire une joie de vivre, une fraternité et un entrain rarement vus auparavant. Vous y croyez-vous? TOUS les analystes de tous bords disent que le vivre-ensemble en France s'effondre presque mécaniquement - c'est d'ailleurs cela qui est le plus effrayant, cette absence de solution face à une société sans identité, sans âme, sans destin, qui a honte du nom de français qu'elle porte.
Saturnin a écrit :1/ elles sont d'ordre identitaire principalement
2/ par monde moderne, j'entends celui enfante par 1792
Pour répondre aux deux, je dirais que le phénomène des banlieues est avant tout social : on retrouve dans ses banlieurs des personnes de toute origine, et partageant pourtant le même mal être. La crise identitaire ne fait que se surajouter à ce phénomène avant tout social.
Saturnin a écrit :Je pense que la seule façon qu'elle ne s'écroule pas c'est une forme de dictature par le mensonge permanent. On y est déjà. La démocratie va devenir bientôt complètement virtuelle et la boucle sera bouclée.
Eh bien vous admettez au mois une chose : que cette société si décadente ne s'est pas effondrée à l'heure actuelle. L'Ancien Régime l'a fait par contre, comme quoi il n'était pas si parfait.
Mais rassurez-vous : si la société s'effondre demain, vous pourriez dire que vous aviez raison. En attendant vous ne faites que supposer.
Saturnin a écrit :Individuellement non, collectivement oui.
On peut partager d'autres valeurs que les valeurs religieuses. Fort heureusement, sinon en tant qu'athée je ne serais lié à personne.