L'Islam n'est pas la source du terrorisme, mais sa solution... ? en pensant en particulier à la France ? Pourquoi pas... ? sachant qu'il y a une conscience arabo-musulmane... qui est en crise.
En France, l’Arabe est enveloppé d’un tissu de préjugés et d’idées reçues. Pour en saisir l’origine, Malik Bezouh suit le fil de l’histoire, des premières croisades à la fin du XXe siècle. Un ouvrage riche, pour mieux comprendre pourquoi, aujourd'hui en France, l'islam est à ce point un sujet passionnel et de crispation.
Quand un enfant menace son frère d’un : « Si tu fais ça, je vais dire à tout le monde que tu es un Arabe ! », Malik Bezouh s’interroge. Comment ce jeune garçon peut-il penser l’arabité comme étant une tare, une infamie qu’il faudrait cacher ?
Démon infidèle au temps des croisades, dépravé et fanatique pour la Renaissance, grossier et inférieur pour le xixe siècle colonial… Au fil des siècles, l’Arabe a accumulé dans l’imaginaire français un certain nombre de représentations, souvent hostiles, parfois bienveillantes, rarement conformes à la réalité, qui sont aujourd’hui comme les fils qui forment un tissu d’images et d’idées reçues.
En plongeant dans l’histoire de France, du Moyen Âge à nos jours, Malik Bezouh analyse avec profondeur notre rapport à l’altérité arabe, et remet en perspective opinions, stéréotypes et préjugés pour, peut-être, pouvoir les dépasser.
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Crise de la Conscience arabo-musulmane. Malik Bezouh 2015
RÉSUMÉ : Assassinats de masse, enlèvements, guerres, terrorisme et exactions en tout genre semblent être le lot quotidien du Moyen-Orient depuis que cette partie du monde est confrontée à un fléau redoutable. Son nom :
l’État islamique en Irak et au Levant. Défrayant chaque jour la chronique, les membres de cette organisation massacrent, sans considération d’âge ou de sexe, tous ceux qui refusent d’embrasser leur interprétation particulière de l’islam. Les minorités religieuses, de rite chrétien, yézidis ou chiites, l’ont appris à leurs dépens. Pour certains observateurs avisés, cette mouvance est le fruit de la politique américaine marquée au coin du bellicisme en Irak. Pour d’autres, ce sont des pétromonarchies du Golfe, cyniques à souhait, qui ont armé puis financé ce groupe afin qu’il déstabilise tel ou tel voisin.
Quant aux fatalistes, ils estiment que l’État islamique en Irak et au Levant n’est, après tout, qu’une nouvelle vicissitude frappant un monde arabe se mourant de consomption depuis des temps immémoriaux. Leur emboîtant le pas, certains considèrent même qu’il faut taire nos scrupules et soutenir les dictatures arabes en lutte contre ces extrémistes religieux car, aussi liberticides soient-ils, ces régimes, dont certains seraient « laïques », nous protégeraient du spectre islamiste…
Et si, en réalité, l’islamisme, dans ce qu’il a de plus radical, n’était pas cette maladie, tant crainte en Occident, mais le symptôme d’un mal plus profond que nous n’aurions pas diagnostiqué, par simplisme, par aveuglement ou tout simplement par ignorance ? C’est de ce mal dont nous allons parler à présent. Un mal que nous avons nommé crise de la conscience arabo- musulmane.
"Vers l’Orient compliqué, je volais avec des idées simples"
Charles de Gaulle.
Malik Bezouh, Physicien de formation, spécialiste de l’islam de France, de ses représentations sociales dans la société française et des processus historiques à l’origine de l’émergence de l’islamisme.
Partie.I / Lorsque la conscience européenne était en crise …
-1. L’évêque Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704), littérateur, théologien, précepteur du fils de Louis XiV, fut une figure incontournable de l’ancien régime. mieux, il l’incarna. de son vivant, il a vu son Église assiégée de toutes parts par des athées, des déistes, des panthéistes et des libertins. les protestants ne furent pas en reste. Par leurs écrits et l’influence qu’ils exercèrent sur les esprits, Spinoza, Fontenelle, Malebranche et Bayle – pour ne citer qu’eux – participèrent à cette entreprise de remise en cause des dogmes catholiques, au grand dam de Bossuet qui, comme de nombreux dévots de l’époque, s’est retrouvé bien démuni pour contrer ces audacieux penseurs qui furent des acteurs majeurs de cette « crise de la conscience européenne ».
-2. Pierre Bayle estimait qu’il était illusoire et vain d’essayer de tenir la bride haute à la conscience. aussi appela- t-il les princes et les rois à ne plus punir l’hérétique et l’athée. autre conséquence des « droits de la conscience errante » : l’égale valeur des religions, car toutes les errances de la conscience se valent, dans la mesure, bien évidemment, où celles-ci ne nuisent pas à autrui.
-3. Cité par Hubert Bost,
Pierre Bayle, Fayard, 2006, p. 499.
-4. Cité par Jacqueline Lalouette,
La République anticléricale, xixe- xxe siècles, Seuil, 2002, p. 9.
-5. Cité par Georges Minois,
Bossuet. entre Dieu et le Soleil, Perrin, 2003, p. 397.
Partie.II / Le monde arabo-musulman, ce nouvel « homme malade » de l’Occident
-6. L’existence et l’unicité de dieu, la croyance en un jour du Jugement dernier, la croyance dans les missions prophétiques d’abraham, de moïse, de Jésus, etc., sont autant d’exemples d’éléments constitutifs de ce dogme musulman.
-7. C’est-à-dire le « modèle » du prophète Muhammad.
-8. D’autres versets abordent le thème du « foulard », avec une terminologie différente, à l’image du verset 58 de la sourate 59 (al-Ahzâb).
-9. Littéralement, le mot hijâb, en arabe, signifie « séparation » ou « rideau de séparation ». dans le cadre de la religion musulmane, la grande majorité des exégètes considère que le port du hijâb est une obligation.
-10. Michel Abitbol,
"Juifs et arabes. mille ans de cohabitation, cent ans d’affrontement", L’Histoire, no 243, mai 2000, p. 40.
-11. Tareq Oubrou a été promu chevalier de la légion d’honneur le 1er janvier 2013. la cérémonie de remise a été présidé par m. alain Juppé, maire de bordeaux.
-12. Tareq Oubrou,
Intégration, laïcité, violences. Un imam en colère, Bayard, 2012, p. 93.
-13. Amin Maalouf,
Les Croisades vues par les Arabes, La barbarie franque en Terre sainte, J’ai lu, 2007.
-14. Littéralement, mu’tazilite signifie « celui qui se met à l’écart du groupe ». la pensée des sectateurs de ce courant musulman a de nombreuses similitudes avec celle du mathématicien-philosophe allemand Leibniz (1646-1716). il n’est pas exclu, du moins certains le pensent – c’est le cas du penseur Mohamed Charfi – que si la théologie des mu’tazilites l’avait emportée, celle-ci aurait pu semer les germes d’un certain humanisme islamique dont on verrait aujourd’hui les effets positifs.
-15. Mohamed Charfi,
Islam et Liberté. Le malentendu historique, albin michel, 1999, p. 134.
-16. La première étant le Coran, la seconde la Sunna.
-17. Cité par Mohamed Charfi, op. cit., p. 134.
-18. Présenter les mu’tazilites comme des théologiens « éclairés », apôtres de la tolérance, relève de la caricature grossière. Ceux-ci, tout comme les théologiens classiques, n’étaient pas en reste lorsqu’il s’agissait de lancer des anathèmes sur leurs adversaires, voire de les excommunier. -
-19. Mohamed Charfi, op. cit., p. 134.
-20. Pierre-André Taguieff,
Le Protocole des sages de Sion. Faux et usages d’un faux, Fayard, 2004.
-21. Voir Éric Geoffroy,
L’islam sera spirituel ou ne sera plus, Seuil, 2009, p. 100.
Partie.III / Du réformisme à … l’islamisme
-22. En réalité, de nombreux « Pierre Bayle » sont apparus en terre d’islam. ils n’ont hélas pu se maintenir. le conservatisme religieux, secondé par l’oppression politique, a eu raison d’eux. Citons par exemple Mahmûd Muhammad Taha, un soudanais exécuté en 1985 pour ses positions politiques et religieuses jugées « hérétiques », ou nasr hamid Abû Zayd (1943-2010), un Égyptien forcé de s’exiler à cause de son livre
Critique du discours religieux, qui déchaîna les foudres des gardiens du temple de l’orthodoxie religieuse.
-23. Le terme « takfirisme » a pour racine le mot KFR (kâfir avec les voyelles), qui signifie, littéralement, « celui qui cache ou dissimule la vérité », consciemment ou pas. Par extension, c’est celui qui fait acte de rébellion envers son Créateur bienfaisant, dieu. Pris dans le sens commun, un kâfir est celui qui nie l’existence de dieu. un takfiriste est donc un anti-kâfir extrême.
-24. Une étude conduite par le
Centre international pour l’étude de la radicalisation (iCsr), en collaboration avec BBC World, a établi que plus de 80% des victimes de ce que l’on appelle communément le djihadisme mondial sont musulmanes.
-25. Cité par le cheikh al-’utaybî,
Le Takfirisme, al-hadîth Éditions, 2012, p. 16.
Partie.IV / Les remèdes à la crise de la conscience arabe-musulmane
-26.
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InfoHay1915
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